Il était une fois Lui, Lui et Moi [Roman complet publié]

CHAPITRE 74 | Ne faire qu'un.

Je pénétrais dans mon appartement, verrouillais la porte par habitude et me retournais vers le vestibule. Rule était adossé contre l'un des placards. Il me scrutais avec attention.

— Tu as tout entendu ? murmurais-je alors que je connaissais déjà la réponse.

— Cette porte est aussi fine que tu papier.

— Ouais...

Je laissais tomber le trousseau dans une petite assiette décorative et me retournais vers lui.

— Alors comme ça... tu es amoureuse de moi ?

— Il semblerait.

— C'était juste pour le faire déguerpir de là ?

— Je ne jure jamais pour rien. Et Pierce le savait très bien. Et c'est pour ça qu'il est parti.

— Est-ce que ça fait longtemps que tu le sais ?

— Quelques temps.

— Pourquoi est-ce que tu ne me l'as pas dit ?

— Parce que j'en était pas complétement sûre. Vous deux, vous avez fichu un sacré bazar dans mes sentiments.

— Et qu'est-ce qui te fait dire que tu es sûre de tes sentiments, aujourd'hui ? me demanda-t-il attentif.

— Je... je ressens cette chose au creux de mon ventre qui me tord les boyaux quand j'ai peur pour toi. Tu es tout ce que je pouvais espérer de la vie. Tu es celui avec qui je veux grandir. Tu es celui que j'aime, désespérément.

Rule me scruta un instant, avant de se mordre la lèvre inférieure.

— Viens par là.

Il m'attrapa pas la taille puis arrima ses deux paumes de part et d'autre de ma boite crânienne avant de m'embrasser avec fougue.

J'était libre, enfin. Libre de faire tout se que je voulais. Livre de pouvoir aimer. Libre de pouvoir avoir confiance en Rule. Mes chaines immatérielles venaient de s'évaporer, mes craintes volèrent en éclat et mon amour pour Rule explosa au creux de ma poitrine.

Je l'embrassais avec passion, fougue et envie. J'avais besoin de me sentir en symbiose avec lui. J'avais envie que nous ne fassions plus qu'un. Je n'avais plus de barrière, plus de peur, plus de craintes.

Rule et moi nous déplaçâmes dans l'appartement, nos lèvres inséparables, nos langues avides l'un de l'autre. Des vêtements volèrent ci et là, s'accrochant aux chaises et jusqu'aux lustres. Entre deux grognements de douleur et de désir, je posais une main délicate sur les côtés meurtries de Rule pour les protéger des chocs. Et puis le creux de mes genoux butta enfin contre le sommier de mon lit. Les draps était frais sous mon dos lorsque Rule m'allongea dessus alors que je n'avais plus que mes sous-vêtements sur moi. Je frissonais. Pas de froid. Je frissonnais à l'idée de ce qui allait se passer. Lentement, le dernier bout de dentelle glissa le long de mes jambes et je mordis à pleines dents dans l'épaule de celui qui m'avait libérée de ma prison dorée, impatience. J'allais enfin me sentir complète.

FIN