CHAPITRE 55 | Au bout du fil.

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- Attends, lançais-je dans le combiné.

J'appuyais sur la touche "muet" de l'écran pour que Pierce n'entende plus qu'un silence absolu au bout du fil.

- Rule, s'il te plait, ne me rends pas les choses plus compliquées.

- J'aimerais écouter ce qu'il a à te dire, si ça ne te dérange pas.

- OK. Je vais mettre le haut parleur. À condition que quoi qu'il dise, tu n'ouvres pas la bouche une seule fois.

- Deal.

Je hochais la tête d'approbation. Après tout, je n'avais rien à cacher à Rule mais je ne voulais pas qu'il jette de l'huile sur le feu.

J'appuyer de nouveau sur la touche "muet" pour l'annuler et posais la pulpe de mon pouce sur le haut parleur pour l'activer à son tour.

- Allo.

- C'est bon, tu lui as dit de se tirer, que c'était pas ses affaires ?

Je tournais la tête vers Rule qui s'était assis au bout du lit en simulant une fausse décontraction. Il me fit un clin d'oeil pour m'assurer qu'il ne dirait pas un mot quoi que Pierce dise à son sujet.

- Ouais.

- Tant mieux, je vois pas de quoi il se mêle.

- De ce qui le regarde, certifiais-je.

- Notre couple ne le regarde pas, que je sache.

- Notre couple ? Pierce, est-ce que tu sais lire les sms ? On n'est plus un couple. Je t'ai dit que c'était terminé.

- Et tu me quittes comme ça ? Sans explication, avec un simple message ?

Je me mis à rire franchement.

- C'est l'hôpital qui se fout de la charité !

- Écoute, je ne sais pas ce que Rule t'a raconté mais c'est des conneries ! Je ne t'ai plus trompé depuis...

- Depuis la dernière en date ? ironisais-je.

- Angelina, je suis sérieux. Je t'aime et je ne t'ai pas trompé quand je sortais au Démoniac.

- Tu joues sur les mots.

- Pourquoi tu dis ça ?

- Tu ne m'as peut-être pas officiellement trompé au Démoniac mais tu préparais le terrain avec des filles pour les rejoindre ensuite à l'abri des regards. C'est presque pire parce que tu préméditais ton coup pour t'assurer que je ne sache rien.

- Qu'est-ce que c'est que ces histoires ?

- Ne me prends pas pour une conne ! explosais-je. Je sais que tu ramenais des filles dans les appartements vides dans lequels tu bossais le lundi suivant !

- Sérieusement ?! C'est ce qu'il t'a dit ? Angelina, tu te rends compte que c'est du délire, n'est-ce pas ?

- Je trouve que ça te ressemble complètement, au contraire.

- Chérie, tu ne vas quand même pas croire ça ?

- Arrête de m'appeler "chérie" !  Tu me dégoutes...

- Angelina, s'il te plait ! Ne te fais pas monter la tête par ce type. Je n'ai jamais rien fait dans un appartement du boulot parce que je te rappelle que mon patron est de ma famille et que je risquerai pas de le mettre dans la merde juste pour une fille. Réfléchis, c'est pas crédible, c'est des conneries.

- Ça, c'est toi qui le dis !

- Oui, je te le dis et tu devrais me faire confiance à moi plutôt qu'à Rule que tu connais depuis bien moins longtemps.

- C'est justement parce que je te connais depuis longtemps que je ne te fais plus confiance, Pierce.

- Angelina, Rule est un coureur de jupons ! Il collectionne les filles, il les baise et les dégage une par une. Et il essaye de faire pareil avec toi !

- Je sais qui il est. Surement mieux que toi, d'ailleurs.

- Il va tout faire pour te mettre dans son lit. Rassure-moi, t'as pas couché avec lui, Angelina ?

- De quoi je me mêle ?

- Angelina... dis-le moi, s'il te plait.

- Non, je n'ai pas couché avec lui.

- J'espère que c'est vrai. Tu sais que pour moi, tu es à moi. Je suis le premier et le seul avec qui tu ais fait l'amour, ne gâche pas ça.

- Vu toutes les fois ou tu m'as trompé, c'est comme si j'avais couché avec la moitié de la ville !

- Ne dis pas n'importe quoi. Je t'aime, Angelina. Sincèrement. Et je ne pourrai pas vivre sans toi. S'il te plait, dis-moi où tu es que je vienne te chercher et que tout ça cesse.

- Tu plaisantes, n'est-ce pas ?

- Angelina...

- Attends, pour une fois que je passe un week-end loin de toi, tu crois que je vais une fois de plus mettre ma vie entre parenthèses pour te satisfaire et revenir au près de toi comme tu l'as décidé ? Laisse-moi te dire une chose : tu rêves !

- J'ai compris la leçon, j'ai compris que tu pouvais me quitter à tout moment. Si tu me le demande, j'arrêterai de sortir et de voir mes potes. Le Pierce d'avant n'existe plus, Angelina. Reviens avec moi et tu verras.

- Oh, j'ai déjà entendu ça un milliard de fois. Tu vas jouer le petit-ami modèle quelques jours, quelques semaines même lorsque tu verras que cette fois je suis bien décidée à mettre un terme à notre relation, et puis tu essaieras de me récupérer comme ça jusqu'à ce que je me raccroche à toi à nouveau. Et ce sera reparti pour un tour. Tu ressortiras, tu me retromperas, et ça n'en finira jamais. Je ne veux plus de tout ça, Pierce, tu m'entends ? Tout ça, c'est terminé !

- Chérie, s'il te plait...

- Arrête, Pierce ! Arrête ça tout de suite ! Je te vois arriver gros comme une maison avec ta voix tremblante.

- Je ne peux pas vivre sans toi...

- Il fallait peut-être y penser avant. Je t'ai laissé plus de trois ans pour me respecter et tu n'a pas été capable de le faire. Alors tu devrais remercier Rule ; maintenant, tu n'as plus à te cacher et à faire tes coups en douce. Tu es célibataire, tu es libre de sauter tout ce qui te chante !

- S'il te plait... Je t'en supplie, laisse-moi te voir. Dis-moi ou tu es et je viens immédiatement. Juste pour te parler en face à face et si tu veux pas rentrer avec moi, tu pourras retourner avec tes amis et je te laisserai tranquille.

- Non.

- Non ?

- C'est non. Je ne te dirai pas ou je suis et tu ne viendras pas me parler.

- Putain, Angelina... Je supporte pas de te savoir avec lui. Il te monte contre moi pour te mettre dans son lit ! C'est un mec qui n'a aucune valeur et qui ne sait garder aucun ami puisqu'il leur fait à tous pareil que ce qu'il a fait avec moi ; il rencontre leur copine et puis il leur raconte n'importe quoi pour arriver à coucher avec elles. C'est un jeu pour lui, il s'en fiche de toi, Angelina. Y a que tes fesses qui l'intéresse. Ne le laisse pas nous faire ça.

- Passe lundi soir en bas de chez moi. On discutera. Je t'attends en bas de chez ma mère à 20h.

- Laisse-moi te voir aujourd'hui, chérie...

- A lundi.

Et je lui raccrochais au nez, complètement paumée sous le regard assombri de Rule qui n'en avait pas râté une miette.

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"Le cœur a ses raisons que la raison ignore".

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Pour respecter l'anonymat des personnes qui interviennent dans ce récit, leurs noms et les lieux de la véritable histoire ont été changé.
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Il était une fois Lui, Lui et Moi [Roman complet publié]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant