Il était une fois Lui, Lui et Moi [Roman complet publié]

CHAPITRE 28 | Avoir une poigne d'acier.

Sa langue caressait la mienne, doucement. Je me délectais de la chaleur de sa bouche contre la mienne.

Son baiser était aussi parfait que je l'avais imaginé dans l'intimité de mes pensées.

Ses bras autour de ma taille me serraient d'avantage contre son corps dur et lorsque j'ai senti ses mains tentatrices passer sous mon tee-shirt, caressant le bas de mon dos avec envie, un long frisson parcouru tout le long de mon épine dorsale.

Bon dieu, ce qu'il était bon !

Je savourais chaque seconde de ce contact avec Rule. Contre son torse rassurant, je ne pensais plus à rien à part à lui.

Ses mains quittèrent alors mes reins pour remonter le long de mes côtes, frolèrent dangereusement ma poitrine jusqu'à trouver mes mâchoires qu'elles encerclèrent doucement, accompagnant encore quelques secondes notre baiser.

Puis ses lèvres se décolèrent des miennes avant d'y déposer de nouveau quelques brefs petits bisous.

Son front se plaqua contre le mien le temps que nos esprits remontent à la surface et nos doigts s'entrelaçèrent avec force.

Doucement, nous reprenions pied après ce moment hors du temps, cet instant rien qu'à nous.

Nos yeux se réhabituèrent rapidement à la clartée du jour et nous nous regardâmes. Nous étions encore assez proche pour voir nos pupilles se dilater puis se rétracter alors que nous nous jaugions.

- Est-ce que je viens de faire une connerie ? me demanda-t-il à voix basse.

- Non, tranchais-je sans laisser la place à un quelconque doute. C'était tout sauf une connerie...

Un discret sourire étira ses lèvres pleines et humides. Il était tellement beau que ça me paraissait presque irréel.

- Et moi ? lui demandais-je à mon tour. Étais-ce une bêtise ?

- Il n'y a que toi qui peux le savoir, me répondit-il le plus sérieusement du monde.

- Et pour ta copine ? me sentais-je soudain obligé de me souvenir.

- Chut... On s'en fou. Ça ne compte pas.

- Qu'est-ce qui ne compte pas ? Elle ? Ou moi... soufflais-je.

- A toi de décider.

Je le regardais alors que nous nous éloignions d'un pas sans nous quitter des yeux ni séparer nos mains attachées l'une à l'autre.

- De quoi as-tu envie, Angelina ?

- Toi, mimais-je du bout des lèvres.

- Et lui. Nous deux, dévina Rule sans sciller.

- Pour l'instant je ne veux pas penser à lui.

- Ok, ne pense pas à lui. Et profite de moi.

Une vague de chaleur intérieure me souleva tous les organes, même les plus intimes. Rule dégageait un sex-appeal à faire se damner n'importe qu'elle corps féminin et je dû lutter intérieurement pour ne pas flancher.

Il fallait que je détourne la situation. Qu'on arrête de parler de nous deux, que j'éloigne de mes pensées ce baiser qui m'avait mis à genoux.

Soudain, il me vint une idée. J'allais profiter de ce moment où sa garde semblait baissée. Je jetta un bref coup d'oeil à nos mains emmélées pour essayer de comprendre comment le surprendre.

Puis, sans prévenir, je lui lachais une paume pour que mes deux poignets emprisonne l'un de ses bras. Il m'avait dit juste avant qu'il était entrainé au combat à mains nues, nous allions voir ça.

Une petite bagarre, il n'y a que ça de vrai pour faire descendre la tension et se concentrer sur autre chose, pas vrai ?

J'abattais tout mon poids sur son avant-bras pour tenter de lui faire passer derrière le dos alors que je me faufillais moi-même dans cette direction en le contournant. J'avais espoir de l'impressionner en lui montrant que je pouvais avoir le dessus.

La risposte ne s'est pas faite attendre. Pas destabilisé pour un sou, le roc qu'était Rule me fit virevolter avec le bras que j'essayais de maitriser comme si nous dansions un rock endiablé. D'ailleurs, je notais que ça ne semblait pas lui demander beaucoup d'effort.

Emportée par l'élan, je fis un tour complet sur moi-même jusqu'à me retrouver le dos plaqué au torse de Rule et les deux bras croisé sur mon buste.

Il me ligotait à lui avec mes propres membres. J'étais complètement bloquée, incapable de me dégager. Profitant de la situation, Rule m'asséna un doux baiser dans le creux du cou.

- Eh ! pestais-je gentiment.

- Quoi ? Tu n'es pas bien, là, se moqua-t-il face à mon impuissance.

Bien décidé me à lui montrer de quel bois je me chauffais, je gigota de plus belle, frontant mon corps au siens, me tortillant pour tenter de me libérer. Sans succès.

Malgré mes poignets glissants dans ses paumes, sa poigne était d'acier.

- Est-ce que tu as fini ? me demanda-t-il bien trop calme.

- Hum, grognais-je, avouant par la même mon échec d'attaque surprise.

Il me dominait de tout son être. J'étais à sa merci la plus totale et il aurait pu faire ce qu'il voulait de mon petit corps entre ses mains. Ce qui ne me déplaisait finalement pas tant que ça.

- Bien, petite fille, me dit-il en me relachant. Tu sais, le plus difficile n'est pas de contenir ta force de chaton.
Résister à la chaleur de ton corps contre le mien, par contre...

Je m'empourprais. Je devinais sans mal que me battre avec Rule deviendrait rapidement un défouloir entre nous. Ce petit jeu semblait particulièrement nous plaire à l'un comme à l'autre.

- Est-ce que tu pourrais m'apprendre des techniques de défense ? lui demandais-je.

- Tu veux ?

- Ça pourrait être utile.

- D'accord, je t'apprendrai.

Je souris.

- Comment est-ce que tu veux gérer ça ? me lança soudain Rule en changeant de sujet.

Il n'avait rien besoin de préciser. J'avais compris qu'il parlait de nous à la seconde où il avait prononcé les premiers mots de sa question.

- Est-ce que ça veut dire qu'il y a quelque chose entre nous ? lui dis-je alors.

- Il y a eu quelque chose il y a quelques minutes en tout cas.

- Est-ce que ça signifie quelque chose ?

- Je te l'ai dit, Angelina. C'est toi qui à les cartes en mains.

- Je ne suis pas la seule à être en couple, il me semble.

- Je me fou de cette fille. Je la connais à peine, me répondit-il sans se poser trop de questions. Je l'aime bien, elle est sympa mais elle n'est pas différente des précédentes.

- Et tu as déjà eu ce que tu voulais d'elle, le pousais-je dans ses retranchements.

- Ouais, mais ce n'est pas la question.

- Écoute Rule, je préfère te le dire, je ne suis pas ce genre de fille. N'en attends pas trop de moi ou tu risques d'être déçu.

- Je relève le défi. Je saurais être sage.

- Pourquoi est-ce que tu ferais ça alors que pleins de groupies se bousculent au portillon pour te donner ce que tu veux ?

- Parce que je suis un compétiteur. Je préfère le challenge. Dommage pour Pierce.

Tout était dit.

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"Le cœur a ses raisons que la raison ignore".

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Pour respecter l'anonymat des personnes qui interviennent dans ce récit, leurs noms et les lieux de la véritable histoire ont été changé.
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