Il était une fois Lui, Lui et Moi [Roman complet publié]

CHAPITRE 68 | Qui sème le vent récolte la tempête.

Il était à peine 20h et j'étais déjà allongée dans mon lit. Déprimé. Ou énervée, je ne savais pas trop en fait.

Trois heures plus tôt, je m'étais disputée avec Rule. C'était la première fois que ça arrivais et, objectivement, j'aimais vraiment pas ça.

Je lui avait pourtant dit de ne pas appeler Pierce. J'avais refusé qu'il le fasse. Qu'il s'en mêle. Mais il l'avait fait. Pierce avait filtré son appel et n'avait pas décroché, ce qui avait mis Rule hors de lui.

Ce dernier avait laissé un message fleuri sur le répondeur avant de raccrocher, les dents serrées en me regardant m'éloigner de lui pour rentrer chez moi.

Je ne lui avait pas dit au revoir. Je ne m'étais même pas retournée. Il avait crié mon nom quelques fois mais j'avais déjà disparu au coin de la rue.

Rule n'avait pas essayé de me rattrapé. Je ne sais pas si c'était pas fierté ou par respect. Le fait est que je ne me serais pas retourné.

Je lui avait dis non, très clairement. Je ne voulais pas qu'il appelle Pierce. Pour être honnête, je le voyais sous un autre jour depuis que j'avais rompu avec lui.

Je le trouvais aussi fragile qu'une poupée en porcelaine et je craignais que si Rule le secouait trop fort, il ne se brise en un millier de morceaux.

J'avais tenté de restée dure et froide avec Pierce depuis notre rupture mais son comportement commençait sérieusement à m'inquiéter.

Alors que je m'étais ruée sous ma couette, TV allumée en fond sonore pour essayer de trouver le sommeil et oublier mes préoccupations, mon téléphone vibra sur ma table de nuit.

Je me crispais. Il n'y avait que deux options ; soit c'était Rule, soit s'était Pierce, et qu'elle que soit la bonne réponse, ces deux solutions m'angoissaient l'une comme l'autre.

Curieuse mais complètement fébrile, j'attrapais maladroitement mon smartphone du bout des doigts.

MESSAGE REÇU : Pierce
Bonne nuit ma chérie,
Je t'aime

Je soupirais de soulagement parce que visiblement, le message de Rule mettant en garde Pierce de me laisser tranquille ne semblait pas l'avoir trop heurté - en apparence tout du moins - mais aussi parce que je voyais qu'il continuais ses petits mots doux pour m'amadouer.

J'en étais arrivée au point ou je ne trouvais plus ça ni adorable ni mignon. Il m'avait déjà fait le coup plusieurs fois quand il voyait que je n'encaissais pas ses tromperies et qu'il avait du mal à me remettre dans sa poche.

Si je me demandais encore il y a peu si j'étais toujours amoureuse de Pierce, je crois que je venais d'avoir le début d'une réponse.

Si j'avais de la peine face à sa douleur pour la connaitre par coeur, c'est tout ce que j'éprouvais. Je n'était plus amoureuse de Pierce.

Malgré tout, je ressentais encore un certain attachement pour lui, de la compassion qu'il ne méritait d'ailleurs pas, mais ce n'était plus de l'amour.

Désormais, je voulais juste tacher d'adoucir un peu sa peine, d'anesthésier comme je pouvais la claque que je lui avait mise en pleine figure le jour ou je l'avais quitté, et pour un copain à lui en plus.

J'imaginais la trahison qu'il avait du ressentir et je comprenais sa douleur, mais je ne m'en sentais pas pour autant coupable.

Toutes les fois ou il m'avait trompé, ou plutôt les fois ou je l'avais appris, j'avais eu l'impression que mon monde tout entier s'écroulait, a chaque fois. Je me rappelais parfaitement de cette sensation que mon coeur allait exploser sous le poids du chagrin.

Alors si ça avait été avec une copine à moi en plus, je crois que je serais devenu folle.

Le tromper avec Rule, c'était la pire chose que je puisse lui faire. Même si ce n'était pas prémédité, même si j'avais de la peine pour lui, si j'étais tout à fait honnête, je me disais que ce n'était que ce qu'il méritait. Qui sème le vent récolte la tempête.

Je fixais son message sur l'écran quelques secondes, hésitant à lui répondre. Je devinais pourtant que ça l'apaiserai sûrement un peu pour la soirée.

J'écrivais rapidement.

ÉCRIRE UN MESSAGE : Pierce
Bonne nuit à toi aussi...

Je regardais le message en train de s'envoyer lorsque mon téléphone vibra entre mes mains. Subitement, mon coeur se serra de crainte, d'adrénaline et d'espoir.

Je décrochais à cet appel qu'au fond, j'espérais vraiment recevoir ce soir.

- Allo... chuchotais-je presque.

- Salut, bébé.

- Salut.

Je sentais mon coeur battre la chamade. Rien que le fait d'entendre sa voix, je manquais d'étouffer. Cette sensation de se sentir complète, accomplie prenait place au creux de mon estomac lorsque j'étais en contact avec lui.

J'essayais cependant de n'en laisser rien paraître sans trop savoir pourquoi.

- Tu m'en veux toujours ? me demanda-t-il d'une voix rauque.

- Non... Non, je ne t'en veux pas. Mais je ne voulais pas que tu l'appelles et tu ne m'a pas écouté.

- Je sais.

Il ne s'excusais pas mais je n'attendais rien de tel. Il avait agit sur le coup de la colère et je n'avais pas envie de le blamer pour ça. J'avais déserté le parc, il avait compris que je n'avait pas apprécié. Pas besoin d'en rajouter. Je n'avait pas envie non plus de me facher avec lui pour si peu et puis ça partait d'une bonne intention, comme toujours à mon égard d'ailleurs. Il y eu un petit silence avant qu'il ne reprenne.

- Tu es chez toi ?

- Comme toujours, répondis-je. Et toi, tu es dehors ?

- Ouais, on va chez un pote avec qui certains des gars ont quelques affaires à faire.

- Je vois. Sois prudent.

- Y a pas de risque. C'est des petites affaires de potes à pote. Pas de rixe entre quartiers cette fois, plaisanta-t-il à moitié.

- Fais attention quand même.

Il y eu un nouveau silence et j'entendis des bruits étranges dans le combiné, comme si on le frottait contre quelque chose avant que la voix lointaine de Rule ne s'adresse à moi sur un ton bien différent de la seconde d'avant.

- Bébé, faut que j'te laisse, dit-il sèchement.

- Qu'est-ce qui se passe ? m'inquiètais-je.

- Le pote chez qui on va, c'est Mickael ; le gars dont a parlé mon frère tout à l'heure au parc.

- Et alors ? m'affolais-je alors que j'étais en train de comprendre ou Rule voulait en venir.

- On vient d'arriver chez lui. Ton ex est devant sa porte.

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"Le cœur a ses raisons que la raison ignore".

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Pour respecter l'anonymat des personnes qui interviennent dans ce récit, leurs noms et les lieux de la véritable histoire ont été changé.
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