Kate : Tu l'as lu ?

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Dès l'ouverture de la porte de chez moi, j'éprouve une sensation étrange. La maison est entretenue, sûrement grâce à la clé que Julia possède encore. C'est... comme dans mes souvenirs. Un réel électrochoc.

Je me souviens de tout.

Je n'ai rien oublié, en fait. J'ai des souvenirs. Des vrais, des souvenirs solides, avec des "preuves", des éléments concrets. J'ai vécu ici.

Le décor est sobre et chic, assez intemporel. Il me semble que rien n'a bougé depuis douze ans. Tout est là, sous mes yeux. Rien n'a changé. Sauf moi.

J'arpente les pièces une à une. Le​ salon, avec mon parc d'enfant et mes innombrables jouets, la salle à manger, la cuisine... Chaque pièce me rappelle un souvenir. Chaque pièce me fait sourire. À l'étage, il y a un couloir. Sur une porte, mon prénom est marqué avec des lettres en relief. Je pousse la porte et je m'effondre par terre. C'est ici que Maman me racontait mon histoire du soir, que Papa me jouait de la guitare en chantant, et qu'avant de dormir, ils m'embrassaient tendrement.

- Fais de beaux rêves, me souhaitait mon père.

- Good night, sleep tight*, renchérissait ma mère en anglais.

Ma mère était américaine, comme son frère. Elle parlait couramment anglais et français. Elle était fascinée par l'Histoire de France. Dans l'Histoire de France, disait-elle, on trouvait toutes sortes d'histoires fantastiques et incroyables. Si elles se passaient à notre époque, personne n'y croirait, car c'est tout simplement impensable et inenvisageable, mais que cela s'était réellement passé. Dans l'Histoire, disait-elle aussi, on trouve de tout : des histoires d'amour, d'amitié et même de vengeance​. Et c'est pour ne pas reproduire les erreurs du passé que l'on enseigne l'Histoire.

Ma chambre est telle que mes parents l'ont voulue : simple, sobre et élégante. Aux murs sont accrochés les dessins que je réalisais autrefois, et que je prenais pour des œuvres d'art. Les meubles sont simples et de qualité. Un lit king size avec un couvre-lit rose, une table de chevet, un fauteuil, un bureau, une chaise de bureau, un coffre à jouets. Le mobilier mêle plusieurs périodes de ma vie. Ils avaient déjà tout prévu, même s'ils n'ont pas eu le temps de me voir grandir...

Il faut que je me relève. Je ne vais pas rester par terre à regarder autour de moi les vestiges d'un passé révolu. Ethan doit m'attendre. Il ne connaît pas la maison, il doit être complètement perdu. Comme moi il y a quelques minutes. Je sors de ma chambre. Au bout du couloir, il y a une autre porte. Celle-là, je ne souhaite pas l'ouvrir. Je ne me souviens que trop bien de la sensation que j'éprouvais lorsque, levée la première, je courais jusqu'à celle-ci pour l'ouvrir en hurlant.

Il vaut mieux qu'elle reste fermée pour le moment.

Je fais le chemin inverse de tout à l'heure. Au passage, j'effleure le piano de ma mère qui trône dans le salon. Reste le hall d'entrée. C'est là qu'est Ethan. Il n'a pas rentré la valise. La porte est encore ouverte. Ethan... pleure ? Il tient mon carnet à la main, celui dans lequel j'écris inlassablement histoires, poèmes et toutes ces petites choses qui me passent par la tête. Est-ce que ça me dérange qu'Ethan soit le premier à le lire ? Non. C'est même plutôt rassurant. Je suis sûre qu'il n'avait pas de mauvaises intentions. D'ailleurs, il ne me l'a pas pris. Mon carnet est très probablement tombé. Le jean d'Ethan porte des traces de pli au niveau des genoux. De plus, j'ai confiance en lui. Je sais qu'il ne me ferait jamais de mal.

Je m'avance vers Ethan et lui prends la main. Il tourne ses yeux remplis de larmes vers moi.  Il est hésitant et c'est étrange. J'ose cette question :

- Tu l'as lu ?

Il plonge dans mes bras. C'est la première fois que je vois un garçon pleurer. Je sais, c'est extrêmement cliché, mais c'est comme ça. Il tremble. Moi aussi.

- Je ne veux plus que tu souffres, finit-il par dire dans un souffle. On va en profiter de ce weekend et plus jamais on ne les laissera te pourrir la vie.

Malgré moi, je souris. J'y crois, au bonheur, à ce bonheur qui se refuse à moi. Mais on y arrivera, j'en suis persuadée. Ethan continue à parler.

- J'ai... une surprise pour toi, m'annonce-t-il, et je crois percevoir un éclat de malice dans sa voix.

- Quel genre de surprise ?, demandé-je.

- J'espère que ça te plaira, me répond-il.

Je décide d'y croire. De toute façon, on verra ça demain...


*Bonne nuit, dors bien

Bonjour tout le monde !!! ✋

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Bonjour tout le monde !!!

Désolée si j'ai pris du temps à écrire ce chapitre, mais il était vraiment important pour moi et j'ai eu du mal à trouver mes mots... Malgré cela, j'espère qu'il vous plaira, car j'ai moi-même pris beaucoup de plaisir à l'écrire pour vous. Je vous souhaite de bonnes vacances (désolée, je ne connais pas trop les dates de tout le monde) et vous retrouve dans, je l'espère, une durée assez courte pour un prochain chapitre.

À bientôt ! 💋

Alice 😘 😘 😘

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