Kate : Comme un léger goût d'amertume

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La voiture de Jérôme roule à toute allure. Nous devrions bientôt arriver chez lui. J'ai hâte de rencontrer ma cousine Esther, j'ai hâte de revoir ma tante Florence. J'ai hâte d'y être, tout simplement.
Jérôme a allumé la radio, et Apolline et moi chantons à tue tête le long de la route. Quand la chanson est finie, mon oncle décide de baisser le son et nous parlons de tout et de rien. Je suis à l'aise, je me sens bien, Apolline et son père sont adorables et souriants.

- Demain, m'annonce Jérôme, on avait prévu un pique-nique sur la plage avec la famille. Tu veux venir ? Je suis sûr qu'ils seront tous super contents de te rencontrer.

J'hésite. Ethan m'avait déjà vaguement parlé de demain, en me demandant ce que je voulais faire. Est-ce que je devrais refuser cette invitation, bien que Jérôme et Apolline risquent de le prendre mal. Je suis face à un dilemme compliqué. Mais c'est la vision de l'heure à ma montre qui accélère ma décision : il est onze heures, il me reste à peine une journée et demie avec ma famille. Après, je repartirai à Paris avec Ethan. Je me décide enfin à répondre.

- Pourquoi pas ?

Oui, pourquoi pas ? Je suis venue à Granville pour rencontrer ma famille, celle que l'on m'a toujours cachée. La mienne.

- On arrive !, s'exclame Apolline.

Et effectivement, la voiture franchit un portail pour se garer dans la cour d'une grande maison à la façade blanche, assez moderne et très jolie. Le stress monte tout d'un coup. J'ai une boule dans le ventre, des sueurs froides... Je vais enfin rencontrer ma famille. Une fille apparaît avec un garçon un peu plus âgé qu'elle.

- Oh ! Il y a Esther et Sacha !!!, renchérit Apolline.

Elle est complètement excitée et agite les bras pour leur faire coucou, puis se retourne vers moi et m'explique :

- Sacha est le fils de la sœur de Maman.

Aucun lien familial avec moi, donc. Ethan pâlit et serre les dents à la vue du cousin d'Apolline et de son torse nu. Il est... jaloux ? Sitôt la voiture arrêtée, Apolline en sort en trombe pour se jeter dans les bras de son cousin, qui lui fait la bise avant de la reposer par terre. Je la suis plus timidement. Je ne suis pas chez moi ici, et je sais que dès qu'une personne inconnue m'adressera la parole mes joues vireront au rouge pivoine.

- Esther ? Va chercher Maman s'il te plaît, demande ma cousine à sa sœur.

Esther s'exécute en faisant mine de traîner Sacha derrière elle, comme une petite fille avec son doudou, mais Sacha s'arrête net. Il me regarde et, malgré moi, je détourne les yeux. Ethan, derrière moi, pose sa main sur mon épaule.

- Kate ? Il va falloir qu'on parle.

- Kate ? Il va falloir qu'on parle

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