Passons aux choses sérieuses...

Kate : Tout commence à Paris

Suite aux événements compliqués qui se sont déroulés ce midi, Apolline a décidé de m'emmener à nouveau à la plage, mais uniquement toutes les deux. Entre cousines. Et ça me touche beaucoup.

J'ai décidé d'oublier Ethan, bien que ça paraisse impossible. Je veux l'effacer de ma mémoire, et ce définitivement. C'est à ça que je pense quand j'enfile mon maillot de bain. Je veux oublier Ethan. Donnez votre cœur à un garçon pour qu'il vous le brise, le piétine, le réduise en morceaux, et ne vous le rende jamais. Je préfère me consacrer à ma famille. Elle, elle ne m'abandonnera pas. Parce que je ne veux plus être abandonnée. Après mes parents, Thomas et mon oncle, c'est Ethan qui m'a fait le plus de mal. J'y pense toujours et je m'en mords les lèvres à chaque fois. Ça me tue qu'il ait pu faire ça. Me laisser seule alors que j'avais tellement besoin de lui.

Je quitte la chambre d'Apolline pour la rejoindre. Ma cousine lit un livre qu'elle pose sur la table lorsqu'elle me voit.

- Kate ? Il y a un garçon qui a essayé de t'appeler pendant que tu n'étais pas là.

Mon cœur s'emballe. il bat à une vitesse folle mais ne nous précipitons pas, si ça se trouve ce n'est pas lui.

- Ethan ?

- Non, désolée, s'excuse-t-elle. Jonathan.

- Jonathan ???

- Oui, Jonathan. Il t'a laissé un message.

Je m'assieds sur la chaise qui fait face à Apolline et empoigne fermement mon portable. Il a... changé. Jonathan a changé. Sa voix est plus posée, et je sais qu'il souriait vers la fin de son message. Bien sûr que je lui pardonne. Je ne lui en veux plus, maintenant.

"Je rentre demain, gare Montparnasse, 15h15, quai 9. 😉"

Une réponse arrive, immédiate.

"9 3/4 ? 😝"

"Si tu veux. J'ai tellement de choses à te raconter. Tu me manques, tu sais. 😘 "

"Ethan va bien ? 😕 "

"Non. 😢 "

"Je serai là demain. 😘 "

Je suis assez soulagée. Ça m'embêtait vraiment d'être en froid avec Jonathan, surtout après sa tentative de suicide. J'étais arrivée en trombe parce que je m'en voulais de l'avoir quitté de cette façon. J'essaye d'oublier ce qui s'est passé dans sa chambre d'hôpital. Ça restera entre nous, parce que c'était une erreur. Une simple erreur. Nous n'en parlerons plus jamais parce que ça ne vaut pas la peine d'en parler.

Apolline lève le nez de son livre :

- Il va bien ?

- Oui. Par contre, Apolline...

- Par contre ?

- Je rentrerai demain après le pique-nique sur la plage. Il faut que je revoie mon oncle et ma tante. Ils sont à l'hôpital, tu sais. Ils m'ont menti, sans doute pour me protéger, mais il faut que je prenne le temps de les retrouver. Jonathan va m'aider.

- Comment as-tu rencontré Jonathan ?, m'interroge Apolline, la tête dans le creux de la main.

- On a toujours été dans la même classe depuis la moyenne section. On a toujours été les meilleurs amis du monde, inséparables. Nos parents, enfin en l'occurrence mon oncle, ma tante et ses parents se connaissaient très bien, un peu à cause de nous en fait. Je n'ai pas eu de frère, et pourtant c'est ce que Jonathan est pour moi : un frère. On partage le même univers, les mêmes private jokes et les mêmes amis. On est très complices.