Marc : L'appel

209 51 11
                                    

Ce mercredi, je fais le portrait d'une touriste japonaise. Elle n'est pas particulièrement belle, alors si je veux vendre mon portrait, il faut qu'il soit mélioratif. C'est le principe des portraits-qui-embellissent. Mon portable sonne : je m'excuse auprès de mon modèle.

- Just five minutes, please !

C'est Ethan. J'espère que c'est important.

- Allô, Ethan ?

- Marc ? Il faut que je te dise. Tu sais, mercredi dernier, la fille ? Eh bah, je l'ai retrouvée. Enfin, en fait, c'est elle qui m'a retrouvé. Elle a fait un malaise, et elle s'est réveillée. Mais le truc, c'est qu'en tombant elle s'est mis plein de glace sur son tee-shirt, alors je l'ai emmenée chez toi pour qu'elle se change et je lui ai passé un tee-shirt. Du coup, elle peut rester pour manger ?

Whouah ! On découvre des trucs chaque jour. Ethan est complètement paniqué, il bafouille. Je sens qu'il s'en veut d'avoir ramené une fille chez moi sans mon autorisation. Il est drôle quand il panique...

- Écoute, mon grand, c'est pas grave. Préviens juste tes parents pour leur dire où tu es et demande-leur si tu peux rester. Et ta copine, elle a des parents, non ?, je demande.

- Oui, je crois, enfin comme tout le monde, non ?

- Il faudrait que ses parents sachent où elle est. Prépare à manger si tu veux, j'arrive.

- D'accord ! À tout de suite !

Je raccroche. Ethan doit être plus détendu. Je me demande bien qui est l'amie d'Ethan. Mais bon, si c'est son amie, c'est forcément quelqu'un de bien. J'achève le portrait de ma touriste japonaise, qui est enchantée du résultat. Évidemment : moi aussi je serais ravi si on m'enlevait cinq kilos et toutes mes rides, si j'étais une vieille touriste japonaise ! Je n'ai pas fait que ça : j'ai adouci ses traits, et elle arbore sur la toile un sourire radieux au lieu de son affreuse grimace.

- C'est totalement toi, a l'audace de lui dire l'homme qui l'accompagne, son mari probablement.

Je range mon matériel, sèche mes pinceaux et me dirige vers mon appartement, rue Norvins. J'ai eu beaucoup de chance de tomber dessus quand j'ai cherché à louer un appartement à Paris. Il est grand et lumineux, et je l'adore. Je n'ai pas de colocataire, et je n'ai jamais eu de problème avec. De plus, il a une baie vitrée fantastique avec vue sur le Sacré Cœur. Je marche et j'arrive à mon appartement. Je rentre et je m'écrie :

- Bonjour ! Comment allez-vous ?

Je m'avance, et je finis par voir Ethan et son amie. Elle a l'air posée, réfléchie et intelligente. Mais elle est si mystérieuse... J'ai du mal à la cerner. Elle se démarque des autres filles de son âge et ça m'intrigue.

- Tu t'appelles comment ?

- Kate, me répond-elle. Et toi, c'est Marc, c'est ça ?

- Oui. Vous avez mangé ?

- Non, pas encore. J'ai préparé le dessert, annonce Ethan.

Il tremble légèrement. C'est Kate qui lui fait cet effet ? Il est mignon, le petit chou ! On dirait moi à son âge ! Sauf que lui, il a l'air de se prendre nettement moins de râteaux que moi...

- Écoutez, je vais travailler dans ma chambre. Vous voulez qu'on commande à manger ou vous voulez cuisiner le reste ?

- Je veux bien cuisiner, ça ne me pose pas de problème, répond Kate.

- Si tu veux. À tout à l'heure !, je lance.

 À tout à l'heure !, je lance

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Passons aux choses sérieuses...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant