Kate : Tu vas souffrir...

96 29 12
                                    

Lorsque j'arrive dans le salon des Langlois, je trouve Laëticia Langlois confortablement installée dans un des canapés. Elle m'attend, son sac posé à ses pieds. Elle a une enveloppe dans ses mains. À ce jour, je me méfie particulièrement des enveloppes, sachant que la dernière que j'ai reçue a été une véritable bombe. Laëticia me décontenance, ou plutôt, elle m'intrigue. Je n'ai jamais réussi à réellement la cerner. Elle me trouble tellement que je me mets à la vouvoyer sans raison apparente.

- Vous vouliez me voir ?

- Oui, ma chérie, me confirme-t-elle. Assieds-toi. J'ai quelque chose à te dire et ce n'est pas facile. J'ai été très contente de te rencontrer. Aujourd'hui encore, je n'y crois toujours pas : mon fils a retrouvé la fille de ma meilleure amie. Tu sais, Laura, Julia et moi étions inséparables. De vraies amies. J'ai toujours pu compter sur elles dans les moments difficiles. De son vivant, ta mère t'aimait énormément, sois-en consciente. Elle nous a donné une clé à chacune, c'est à dire Julia et moi, pour que nous puissions venir chez elle en cas de besoin. À l'époque, ça nous avait paru banal. Mais quand elle est morte, Julia et moi nous sommes dit qu'elles te revenaient.
Tu vas souffrir Kate, tu vas beaucoup souffrir. Alden est bouleversé par le fait que tu aies tout découvert et que tu aies retrouvé la mémoire. Il nous chasse de France. Quand on souffre beaucoup, on finit par s'accuser les uns les autres, comme si trouver un responsable rendrait la douleur moins vive. C'est ce qui s'est passé il y a douze ans. Gaspard et Alden s'accusaient l'un et l'autre. Ils devenaient complètement fous. Tu vas beaucoup souffrir si ça recommence, alors il faut que tu partes. Ne serait-ce qu'un weekend, tant pis. Tu seras plus tranquille chez toi qu'ici.

- Chez moi, je l'interrompt. Je n'ai plus de chez moi.

- Dans cette enveloppe se trouve la clé de ta maison de Granville en Normandie. La dernière fois que tu y a mis les pieds, tu venais d'avoir quatre ans. Tu vas peut-être avoir un choc, mais Ethan sera là, me rassure Laëticia en me tendant l'enveloppe qu'elle tenait dans ses mains.

Mes doigts tremblent tandis que j'ouvre cette deuxième enveloppe, en espérant que ce sera la dernière, et que son contenu ne me détruira pas. Je pense à mon livre qui m'attend dans la chambre d'Ethan, sur son lit, et je sais que la prochaine page sera extraordinaire.

 Je pense à mon livre qui m'attend dans la chambre d'Ethan, sur son lit, et je sais que la prochaine page sera extraordinaire

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Passons aux choses sérieuses...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant