Kate : Il m'a embrassée...

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Pourquoi ?

Pourquoi est-ce que tout ça m'arrive maintenant ?

Jonathan... Jonathan m'a embrassée. Mon meilleur ami m'a embrassée. Il vient de m'embrasser. Et ça me dégoûte horriblement. J'aime Ethan, je l'aime plus que tout. Je repousse Jonathan et je pars. Pourquoi ne l'ai-je pas giflé ? Je sors de la chambre de Jonathan en courant. Je passe le revers de ma main sur mes lèvres, comme pour effacer toute trace de son méfait. Ethan se lève de la chaise sur laquelle il était assis et se précipite à ma rencontre.

- Ça va ?, me demande-t-il.

- On peut partir s'il te plaît ?

- Tu es sûre que ça va ?, insiste-t-il.

- Oui, je... Si, ça va.

Je tente de me diriger vers la sortie, mais le sol bouge sous mes pieds. Je tangue, c'est affreux. J'ai l'impression de descendre cinquante étages d'un seul coup, et que je vais m'écraser... M'exploser en bas. Je ne veux pas tomber. Tout devient flou autour de moi. J'ai peur, j'ai très peur de tomber. Je crois voir Ethan tendre les bras vers moi pour me rattraper. J'entends vaguement une voix masculine m'interpeller.

- Mademoiselle ? Est-ce que tout va bien ? Mademoiselle !

Je m'effondre.

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Lorsque j'ouvre les yeux, je vois le visage d'Ethan penché vers moi. Ça va devenir une habitude maintenant... Je souris, parce qu'il a l'air soucieux, et je ne veux pas qu'il s'inquiète pour moi. Je suis allongée sur un lit d'hôpital, et un homme en blouse blanche se dirige vers nous. Il a des yeux noirs, des cheveux bruns et une barbe de trois jours. Il doit avoir trente ans, peut-être un peu plus.

- Vous faites souvent des malaises comme ça ?, m'interroge-t-il.

- C'est la... deuxième fois en trois jours.

- Jeune homme ? Pourriez-vous nous laisser cinq minutes, s'il vous plaît ?, demande-t-il à Ethan.

Ethan acquiesce, dépose un baiser sur mon front et quitte la chambre. L'homme s'assoit sur une chaise à côté du lit. Il me fixe, et brise le silence.

- Vous êtes la fille d'Arthur ?

- Oui, je balbutie.

- C'était un de mes collègues. Je ne m'attendais pas à vous revoir si tôt.

- Me... revoir ? On s'est déjà rencontrés ?, m'étonné-je.

- Tu ne te souviens pas ? Il y a douze ans...

Je l'interrompt.

- Mes parents sont morts il y a douze ans.

- Oui, Kate. Et après, tu te souviens de ce qui s'est passé ? Concentre-toi, m'encourage-t-il.

Je ferme les yeux et je hume l'air. Le parfum de l'infirmier ne m'est pas totalement inconnu. Ça paraît stupide : des centaines de gens portent le même parfum.

- Mathys. Vous vous appelez Mathys, je crois. Le... psychologue ?

- Tu te souviens ? C'est moi qui me suis occupé de toi à la mort de ton père. On allait voir ta mère dans sa chambre d'hôpital. Et je t'ai laissée partir quand ton oncle est venu te chercher. Tu sais pourquoi tu fais des malaises en ce moment ?, continue Mathys.

- J'ai appris la mort de mes parents hier. J'avais tout oublié avant. J'ai retrouvé Ethan, que je connaissais avant, et son père et lui m'ont tout raconté. Mais ça fait trop de choses en quelques jours. Je n'en peux plus.

- Ethan... C'est le garçon ?, dit-il en désignant la porte.

- Il a fait énormément de choses pour moi, confirmé-je.

Une lueur amusée passe dans ses yeux noirs. Il réfléchit, puis reprend la parole.

- Il ne faut pas que tu te sentes oppressée par ton passé. Tu as le droit de savoir, mais prends ton temps. Vis le maximum de choses avec Ethan et tes amis. Personne n'a le droit de s'opposer à ton bonheur.

 Personne n'a le droit de s'opposer à ton bonheur

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