Kate : Les remords

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Je me dégage lentement de l'étreinte de Marc, de ses bras protecteurs qui m'entourent. J'ai l'impression d'avoir trouvé un grand frère en lui, d'être uniquement une petite sœur qui a besoin d'être protégée.

- Ne t'inquiète pas, m'affirme-t-il, ça va aller. Tu veux que je te montre ta chambre ?

Je hoche péniblement la tête. Il est bien gentil, Marc, mais je ne peux pas lui dire que j'ai failli embrasser Ethan. Plus je fais le bilan de ma journée et plus je m'en veux pour Jonathan. Je n'ai pas la conscience tranquille, même si au fond, je suis là où j'ai voulu être. J'ai retrouvé mon mystérieux inconnu, je connais son prénom, mais voilà : j'ai tout gâché. J'ai détruit les liens que j'avais avec mon meilleur ami, j'ai fait quelque chose d'irréparable. On n'envoie pas balader son meilleur ami comme ça, enfin ! Marc me montre ma chambre et me laisse seule. J'ai besoin de réfléchir, il le sent.
Je saisis mon téléphone et essaye d'appeler Jonathan, à plusieurs reprises. Les tonalités se succèdent les unes après les autres. Jonathan reste muet. Est-ce qu'il ne peut pas répondre ou est-ce qu'il ne veut pas répondre ? Je décide de lui écrire un message, puisqu'il ne veut plus me parler.

Jonathan,
Je suis désolée, tellement désolée ! Tu ne peux pas savoir à quel point ça me ronge. Je regrette amèrement le dernier message que je t'ai envoyé. J'ai été lâche. Je n'ai pas osé te dire pourquoi. Je ne t'ai pas tout raconté.
Mercredi dernier, quand Thomas m'a quittée, j'ai marché sans direction précise et j'ai arpenté tout Montmartre, bien qu'après je n'en ai eu aucun souvenir de ce que j'avais pu voir et des endroits où j'avais pu aller. Je suis rentrée chez moi et je me suis endormie. Ne me crois pas si tu veux, car je n'ai aucune excuse. J'ai rêvé que j'étais à Montmartre et que je voyais Ethan, le garçon de tout à l'heure. Je me suis promis de tout faire pour le retrouver.
Aujourd'hui, tu as voulu me changer les idées et me faire sortir de ma langueur. Tu m'as emmenée à Montmartre. Tu es attentionné et tu sais ce qui me fait plaisir. Sur la terrasse du café, j'avais une vue imprenable sur la place du Tertre. Je regardais les peintres, et c'est là que j'ai vu Ethan. Je me suis évanouie. Ainsi, il existait vraiment ! Tu as tout à fait raison, je ne le connais pas, je n'aurais pas dû partir avec un inconnu, mais il s'est passé tant de choses depuis cet​ après-midi que j'en perds la tête. Je n'ai aucune excuse. Ce que j'ai fait est impardonnable. Je  me suis comportée comme une enfant.
Tu me couves et me protèges et j'avais du mal à respirer, même si, te connaissant, je sais que ce n'était pas ton objectif. Je n'ai aucune excuse, mais je te prie tout de même de me pardonner, car je t'ai toujours considéré comme le frère que je n'ai jamais eu.
Sincèrement,

Kate.

Kate

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