Me -HopeMin-

317 65 5
                                    

Je grimace légèrement à l'odeur nauséabonde qui se dégage de la pièce. Pourtant je ne fais aucun mouvement pour en sortir, ni même pour ouvrir la pièce. À la place, je reste accroupi derrière toi, à caresser ton dos pendant que tu régurgite douloureusement tout l'alcool que tu as avalé durant cette soirée. Te voir comme ça me fait mal, ça me sert le cœur plus que ça ne le devrait, mais je ne dis plus rien. À quoi bon, tu passes ton temps à n'en faire qu'à ta tête, alors je me contente de recoller les pots cassés.

Il te faut de longues minutes avant de pouvoir respirer convenablement. Tu me regardes un instant, sans prononcer le moindre mot, mais je considère cet échange comme un remerciement. Tu n'as jamais été du genre bavard, encore moins pour se genre de chose. Lorsque je ferme la porte, je t'entends utiliser sa brosse à dent pour la deuxième fois.

Lorsqu'un courant d'air froid traverse mes draps, je ne me retourne pas. Je sais pertinemment que c'est toi, comme à chaque fois. Ton bras entrave ma taille, et ta tête vient se poser contre mon épaule, près de ma tête. Je sens ta joue humide, et bientôt mon t-shirt prendre le même état. Tu pleures, encore.

« -Qu'est-ce qu'il a fait cette fois ? »

Je ne te demande même pas si c'est à cause de lui, j'en suis persuadé. Il est le seul à te faire pleurer. Peut-être que je devrais me retourner, allumer ma lampe de chevet et te regarder pendant que nous parlons, mais je sais que tu ne le permettrais pas. Tu n'aimes pas montrer ce que tu ressens, encore moins ce genre de sentiments et définitivement pas devant moi qui, pourtant, te connais depuis que nous n'étions pas encore capable de marcher.

« -C'était pas une fille, mais un gars. À deux mètres de moi, comme si je n'étais pas là. »

Un soupire discret m'échappe. Je n'ai pas besoin de connaître la suite, c'est amplement suffisant. Je n'ai jamais aimé ce type, du jour où tu me l'as présenté. Il a tenté de nous séparer et fort heureusement tu as utilisé le peu de neurones qu'il te restait pour refuser. À présent, il passe de draps en draps, et depuis que tu l'as découvert, il ne s'en cache même plus. N'était-ce pas lui qui t'avais invité ce soir ? Je hais cet homme.

Pourtant, je ne fais aucun commentaire. Pas parce que cela serait déplacé, mais parce que j'estime que ta vie sentimentale ne me concerne pas, quand bien même je le voudrais. Deux ans que ça dure, et quatre que j'endure. C'est difficile, mais tu ne le sais pas. Je garde le silence, me contente de rester à tes côtés en profitant du peu que tu m'offres déjà.

Demain, comme à ton habitude tu lui pardonneras. Tu te moqueras de moi lorsque je lèverais les yeux au ciel, en me rappelant que je ne connais rien à l'amour. Et comme d'habitude, je préparerais le repas en t'écoutant déblatérer sur le texto bourré de fautes d'orthographes qu'il t'a envoyé pour s'excuser.

Cependant n'oublies pas une chose HoSeok, lorsqu'il décidera que tu ne l'amuses plus, que tu ne lui suffis définitivement plus. Celui qui restera, et qui sera toujours là, ça sera moi.

𝙳𝚛𝚊𝚋𝚋𝚕𝚎𝚜Où les histoires vivent. Découvrez maintenant