Hier j'ai été prise de doutes. Et je le suis toujours, mais j'ai horreur de l'échec. C'est une qualité comme un défaut, parfois je m'obstine pour rien, mais si je ne termine pas ce challenge, je sais que je le regretterais et que, potentiellement, je n'écrirai plus rien. Certains m'ont conseillé de poster uniquement quand je le sentais ici. Mais non. Le 365 c'est un écrit par jour pendant un an. Si j'arrête pour reprendre dans une semaine, si je loupe une seule journée, c'est foutu. L'échec.
Le crépuscule enveloppe Seoul de son manteau angoissent. L'orangé du couché semble pareil à un feu ardent et JiMin resserre sa veste trouée de ses mains tremblantes. Il entend des ricanements sur son passage, mais il garde la tête haute et arpente les ruelles de la ville, bien conscient de parcourir les quartiers malfamés et peu fréquentables pour un garçon de son âge. Du bout des doigts, il effleure les barrettes et divers sachets qui remplissent ses poches qui semblent sans fonds.
Il se poste au détour d'un carrefour, s'adosse à un vieux mur décrépit d'un immeuble tombant en ruine. Des morceaux de plâtres jonchent le sol, accompagnés de vieilles canettes de bières et de restes de joints usés. Il n'a jamais touché à ce genre de chose, du moins pas aux premiers abords. De temps à autres, des hommes d'âges mûrs lui demandent son tarif, et il ne peut que répliquer que par un regard noir, et cracher d'un ton acerbe qu'il n'est pas ici pour ça. Il n'a pas d'argent certes, mais trop de dignité pour s'abaisser à ça. Son amour propre est sûrement la seule chose qu'il lui reste.
Le crépuscule laisse place à la nuit, un voile noir englobe la ville et, non loin du jeune homme, un lampadaire grésille difficilement. Son premier client arrive. Étrangement il s'agit d'une femme, une habituée depuis qu'il a commencé. Aimable malgré ses yeux défoncées et ses mains tremblantes à cause du manque. Ce n'est pas bien, il pourrit la santé de bien des gens. Mais lui pense à son repas, aux courses qu'il pourra payer à sa mère et aux factures qui l'attendent sur le chiffonnier de l'entrée. Parfois il se contente de donner sa came, passe au client suivant, termine sa nuit puis repars. Néanmoins il arrive que certains clients lui demandent la piqûre, parce qu'ils n'ont pas confiance en eux pour éviter sur le dosage, mais JiMin n'est pas plus expérimenté qu'eux. Ce qu'il fait est approximatif, mais il ne laisse rien paraître. Un jour ou l'autre, il sera coupable d'une overdose, si tant est que la simple vente de stupéfiant n'est pas déjà un facteur majeur de la chose.
Et puis, rarement comme ce soir, il entend quelques prostitués crier en donnant l'alerte, la police est sur les lieux, en civil. JiMin ne prend pas de risque, il fuit, escalade les petits murets, court à en perdre son souffle. Il ne veut pas se faire attraper. Il a peur de la prison, du regard déçu de sa mère lorsqu'elle apprendra son petit trafic. Il lui a toujours dis travailler dans un bar pour recevoir son salaire, et elle a plonger, les deux pieds dedans.
S'il avait choisis de vivre avec son père et son frère, peut-être que tout serait plus simple, mais il ne veut pas y penser. Il préfère courir, sauver sa peau quitte à ne plus rien toucher pendant quelques jours. Dans le quartier tout le monde le connaît et n'importe qui pourrait le balancer. Pourtant jusqu'ici ce n'est encore jamais arriver. Mais qui sait, il suffit d'une fois, d'une langue pour que la chose se sache. Il vit dans la peur constante, c'est vrai. Mais voir le sourire de sa mère alors qu'il revient avec de quoi remplir le frigo lui suffit de façon éphémère à déculpabiliser de ses agissements.

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𝙳𝚛𝚊𝚋𝚋𝚕𝚎𝚜
FanfictionIl était coutume d'entre que notre existence n'était que poussière face à l'univers. Et bien Jungkook représentait l'univers, Taehyung la poussière.