Tout noir, ou tout blanc. Pour lui il n'y avait pas de demis-mesures. Pas pour ses yeux d'enfants en tout cas. Il y avait d'un côté les méchants, de l'autre les gentils. Peter Pan contre le capitaine crochet, le prince contre le méchant dragon, ou contre la vilaine sorcière. Sa maman, contre les enfants qui se moquaient de lui à l'école. Une héroïne sa maman.
Partout, à la télé, à dans sa salle de classe, quand il parlait avec ses parents, son avis semblait tranché. Il courait pour se sentir libre, imaginant qu'il avait des ailes et que, bientôt il s'envolerait vers le ciel pour toucher les étoiles.
Ses peluches demeuraient alors ses confidents. Avec elles il créaient des histoires animées, pleines de rebondissements dans lesquels ils combattaient ensemble des ennemis invisibles, bien souvent des pirates. Innocent, inconscient du monde extérieur qui l'entourait.
Pour lui, chaque chose avait alors un sens. Le rose était rose, parce qu'il était rose. Le ciel était bleu, parce que la mer se reflétait à lui. Sa maman était la plus belle femme de monde, parce qu'il s'agissait de sa maman et, Jiha son amoureuse parce qu'elle lui avait tenu la main dans la cour de récréation.
Puis, lentement. Non, brusquement. Il avait déchanté. Du jour au lendemain, sans que personne ne le prévienne, ou ne lui explique, il avait basculé dans le monde des adultes. Dans ce monde là, il n'y avait ni blanc, ni noir. Juste une multitude de nuances de gris. Dans ce monde, il n'y avait ni méchant, ni gentil, mais tout une multitude d'individus qui étaient l'un, et l'autre à la fois. Ici, sa maman n'était plus son héroïne mais simplement une femme perdue, lâchant prise devant un verre d'alcool tout en sachant pertinemment que son mari s'envoyait en l'air avec la secrétaire.
Personne ne l'avait préparé à cela. Personne ne l'avait prit par la main pour lui expliquer calmement et avec patience se qu'adviendrait sa vie une fois adulte. On l'avait simplement poussé dans un précipice sans fin alors qu'il ne s'y attendait pas.
Alors comment était-il censé gérer, rassurer, un petit-ami en crise existentielle face à des centaines de messages haineux sans foncièrement de fondement ? Rien. Il était totalement impuissant. Dans l'une de ses nombreuses nuits blanches, YoonGi passa ses bras autours de son amant, l'attirant dans une étreinte qu'il espérait rassurante.
« -Maman me disait toujours que, chaque nuit que je passais sans dormir, une fleur de Lys poussait sur la lune. S'il te plaît Namjoon-ah. Ne t'y mets pas aussi. Même si la lune est bien assez grande pour deux. »
Probablement des paroles sans aucun sens pour son cadet, mais pour lui, c'était tant de souvenirs, de mots doux alors qu'il n'était qu'un enfant. Des histoires pleines de poésies qu'il chuchotait encore parfois, discrètement, dans l'ombre, à l'oreille de l'une de ses peluches. Juste pour quitter ce monde.

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𝙳𝚛𝚊𝚋𝚋𝚕𝚎𝚜
FanfictionIl était coutume d'entre que notre existence n'était que poussière face à l'univers. Et bien Jungkook représentait l'univers, Taehyung la poussière.