Obsession -HopeMin-

322 48 3
                                    

Est-ce que l'on pouvait tomber amoureux de quelqu'un qu'on ne connaissait pas ? D'une personne dont-on n'avait jamais entendu la voix, ou même vu le visage ? Autrefois, HoSeok aurait-eu tendance à répondre que non. Aujourd'hui ce n'était plus vraiment le cas.

Une fois de plus, un jour comme un autre, il s'était perdu sur twitter, dans les tendances coréennes. La journée nationale de l'art en dixième position, il avait cliqué. Juste pour regarder un peu, passé le temps entre deux heures de cours. Puis il était tombé dessus, un dessin représentant une geisha tout ce qu'il y avait de plus sublime. Et même s'il ne connaissait pas grand chose au dessin, il était persuadé que l'oeuvre n'était pas numérique mais bel et bien dessiné à la main. Alors il avait s'était rendu sur le profil de l'auteur. Quelques tweets ici et là, quelques réalisations mais surtout toujours ce même lien en direction de son blog personnel.

Le reste de la journée lui avait paru longue et interminable, avant qu'il ne puisse enfin se rendre sur le site web de cet artiste. Il n'y avait pas grand chose sur sa description, pour ne pas dire rien. Juste ses initiales en bas de chacun de ses dessins P.J. Si au début, il n'avait pas cherché quel pouvait être son nom, c'était vite devenu une obsession.

L'artiste était régulier, un post tous les deux jours. Parfois sur son instagram, une courte vidéo sur l'avancé d'un projet, où HoSeok pouvait apercevoir ses doigts noircis courir sur le papier. Toujours une musique en fond sonore, jamais sa voix ou son visage. Même sa photo de profil ne le représentait que de dos, lorsqu'un dessin ne le remplaçait pas.

Lorsqu'il y réfléchissait plus profondément, HoSeok n'aimait pas cet homme. Pas vraiment en tout cas. Il était amoureux oui, mais de son travail, pas du reste. On ne pouvait pas aimer un inconnu pas vrai ? Il tentait de s'en persuader.

De ces œuvres, se dégageait toujours quelque chose de spécial, jamais semblable à ce qu'il ressentait avec le croquis précédant. Des styles tellement différent, allant du cartoon jusqu'au portrait des plus réaliste en passant par de somptueux paysages de fantasy. Pour l'artiste, ça semblait si simple, si naturel. Comme si le dessin ne demandait aucune rigueur, aucun effort. Il avait presque donné envie à l'admirateur de s'y mettre à son tour.

Et puis un jour, après des mois d'observation, d'obsession, HoSeok avait fini par passer le pas, il avait commenté sous l'une de ces petites merveilles représentant une ballerine en pleins mouvement.

« Tes dessins sont tout bonnement incroyables. »

Puis, comme si le fait de laisser une trace déclenchait quelque chose en lui, HoSeok arrêta. Son obsession le quitta aussi vite qu'elle était arrivée. Si bien, qu'il ne vit jamais la réponse de l'artiste sous son commentaire.

« Merci. P.J»

𝙳𝚛𝚊𝚋𝚋𝚕𝚎𝚜Où les histoires vivent. Découvrez maintenant