𝙳𝚛𝚊𝚋𝚋𝚕𝚎𝚜

Pianist -NamGi-

Caché derrière son pan de la porte séparant le bureau du salon, NamJoon observe son visage exprimant tantôt la colère, tantôt le désespoirs Ses sourcils froncés, son nez retroussé, les quelques rides crées par le plissement de sa peau et l'expression de ses traits. Ses lèvres sont pincées et ses yeux clos. Ses cheveux humides de sueurs se balancent aux rythmes du buste de son aîné. D'avant en arrière. Elles collent parfois à son front. Sa peau pâle se découpe à peine dans la pénombre de la pièce. Son pied s'active sur la pédale, et ses doigts s'agitent avec violence et en même temps tant de retenue sur les touches du claviers. Parfois blanches parfois noirs. Son corps est à moitié courbé sur l'instrument et sa respiration semble quelque peu anarchique, ses soupirs sont couverts par la mélodie qui résonne contre les murs de plâtre. Il n'y a aucune partition, comme bien souvent son petit ami y va de sa propre initiative, de ce qu'il ressent sur l'instant.

Il écoute, attentivement. C'est beau, peut importe ce qu'il souhaite exprimer, c'est beau. Toujours lourd de sens sans vraiment qu'il ne s'en rende compte. YoonGi croit naïvement que NamJoon ne l'entend pas lorsqu'il joue, parce que les murs sont insonorisés. Mais NamJoon vient, parce que c'est si simple. Perdu dans sa musique, son amant ne l'entend presque jamais arriver. Une fois, il l'a surpris. Mais rien de plus. Alors, presque à plusieurs reprises, presque toujours. Et il écoute. Il se gorge des émotions, des sensations. Quelques poils s'hérissent sur sur son épiderme, alors qu'il ne le quitte des yeux.

YoonGi n'est jamais aussi beau que lorsqu'il joue. C'est également à cet instant qu'il est le plus expressif, le plus vrai. Sa tête posée contre la chambranle. Il ferme à son tour les yeux et se laisse bercer par les notes qui se succèdent les unes aux autres. Il est fier, amoureux. Et le jeune homme placé sur ce tabouret lui appartient, à lui seul. Son pianiste.