Les enfants riaient, criaient, se poursuivaient sans jamais se lasser sous les regards vigilants et attendris des parents qui patientaient sur les bancs du parc. Certains parlaient entre eux de tout, de rien, de leurs gamins tandis que d'autres restaient seuls sans jamais lâcher leur bambin des yeux.
Dans un coin, près des balançoires, une petite d'environ quatre ans pleurait, assise sur le sol goudronneux, le genoux au sang. Elle était tombée quelques secondes plutôt, poussée de sa chaise volante par un petit garçon à peine plus vieux. Agenouillée devant elle, la mère de la petite tentait de la consoler tout en hurlant sur la mère du second qui refusait de s'excuser ou même de sermonner son fils.
Près des jeux à bascules, un petit groupe tournait en rond en chantonnant quelques comptines consciencieusement apprises à l'école tout en se tenant la main. Ils souriaient, jusqu'à ce que l'un d'eux en pointe un autre du doigt parce que son gilet semblait un peu user. Les autres se mirent à se moquer sans aucune forme de pitié, se contentant de bousculer l'enfant jusqu'à ce que le père de ce dernier ne s'en mêle, soulevant le garçonnet dans ses bras.
Autours du petit tourniquet en ferraille rouge, une petite fille à la limite de l'adolescence, habillée d'une jolie robe pastel était seule, assise sur la petite parcelle de bois. Ses petits pieds touchaient le sol, pourtant elle s'obstinait à vouloir les balancer d'avant en arrière tandis que la structure métallique s'animait lentement. Sa tête était basse et quelques mèches sombres venaient cacher son visage, tout en elle transpirait la tristesse qu'on ne devrait pas connaître à un si jeune âge. À quelques mètres, des gamins de son âge la mitraillaient de photos à l'aide de téléphones portables qu'ils n'étaient même pas censés avoir. Personne ne s'occupait d'eux, et la petite fille n'existait pas aux yeux des adultes.
Les enfants étaient cruels entre eux, ce n'était une nouvelle pour personne et, il fallait être naïf pour penser qu'un si jeune être humain était incapable de faire du mal. S'ils n'ont pas conscience de la gravité de leurs actes, ils savent parfaitement que ce qu'ils font est mal, mais qu'importe, pour leurs intérêts personnels, c'est une bonne chose.
Mais si les enfants étaient méchants, les adultes l'étaient encore plus. Dans un petit coin reculé, un tout jeune garçon de trois ans peut-être était agenouillé dans un bac à sable, jouant avec ses tracteurs et autres petites voitures sous la participation active de deux hommes, l'un grand et brun presque noir, l'autre un peu plus petit aux cheveux blonds décolorés.
Le garçonnet est heureux, ses petits doigts encore potelés s'enterrent dans le sable en ignorant les petits grains qui venaient se loger sous ses ongles tandis qu'il souriait joyeusement à l'égard des deux adultes. Ces derniers s'échangent un regard qui ne trompait pas alors que l'un des deux caresses les cheveux noirs de l'enfant.
Ils ne n'étaient pas dupes. Plus loin, les murmures fusaient tout comme les insultes et les regards haineux. Ils tentaient d'en faire abstraction, au moins devant le garçon. Mais c'était difficile, quotidien et pesant. Discrètement, TaeHyung avance ses doigts en direction de la main de JungKook, et l'effleure un instant avant de se faire interrompre.
« -Papas.. ? J'ai faim ! »

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𝙳𝚛𝚊𝚋𝚋𝚕𝚎𝚜
FanfictionIl était coutume d'entre que notre existence n'était que poussière face à l'univers. Et bien Jungkook représentait l'univers, Taehyung la poussière.