Je ne sais pas si c'est par l'ambiance qu'il dégage ou par le pairing inédit pour le 365, mais ce drabble est officiellement l'un de mes préférés. N'en déplaise à ce qui ne l'aimeront pas.
Ils courent dans les rues de Seoul à en perdre haleine. L'air sent l'essence, la pollution et la brise du soir. Ils sont incapables de voir à plus de dix mètres devant eux malgré les quelques réverbères qui reflètent une douce lumière sur le goudron sale.
Leurs mains sont enlacées, leurs doigts entremêlés. Rien ne semble pouvoir les faire lâcher prise, pas même ce tournant un peu raide au détour d'un carrefour. Leurs respirations semblent communes, comme un seul et même souffle anarchique et chaotique.
Au loin, ils entendent à peine les cris, les sirènes et les exclamations outrées de quelques passants qu'ils bousculent sur leurs passages. Seul leurs rires parviennent à leurs oreilles. Mélodieux, apaisés., insouciant.
Ils escaladent une benne à ordure défoncée à l'odeur nauséabonde. Ils grimpent un petit muret, s'appuient sur quelques briques fragiles puis enjambent une rambarde de sécurité avant d'atteindre le toit de l'immeuble. Leurs mains ne se quittent pas.
Pendant un instant, ils s'arrêtent. Assis à même le sol humide, ils attendent quelques secondes que les recherchent cessent, que les tensions s'apaisent. Leurs cœurs palpitent à l'unisson, et la soudaine bourrasque de vent ne semblent même pas les perturber malgré la fraîcheur de leurs vêtements mouillés.
D'un commun accord silencieux, ils se redressent, et l'aîné tire sur son poignet pour l'inciter à avancer. Ils sautent, courent, semble voler de toit en toit sans jamais se soucier de la dangerosité de leurs actions. Ils sont ensembles et le sentiment que rien ne peut leur arriver envahit leurs esprits fragiles.
Ils sont au sol, reprennent leur course alors qu'ils sont pourtant seuls, loin du brouhaha de la circulation et des acclamations des forces de l'ordre.
Bien vite, ils rejoignent un vieil hangar. La taule s'effritent, les murs de crépit tombent en ruines et pourtant, ils s'y engouffrent sans la moindre crainte. La lueur rougeâtre d'une lampe à huile éclaire à peine la pièce. Suffisamment pour qu'ils puissent se voir, mais pas assez pour prendre conscience d'où ils mettent les pieds. Ça ne semble pas les déranger.
Leurs mains se délient, tandis que leurs lèvres se rencontrent. Ce n'est pas doux, ce n'est pas violent non plus. Juste eux. Cela semble durée une éternité, et en même temps juste une fraction de seconde. Lorsque leurs corps douloureux rencontrent le sol inconfortable en béton poussière, l'un et l'autre s'observent avant de partir dans un même éclat de rire.
Dehors, la pluie tombent encore, les trombes d'eaux noient les gouttières, inondent les chaussées.
Plus rien n'a d'importance, ils sont libres, ils sont jeunes, amoureux.

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𝙳𝚛𝚊𝚋𝚋𝚕𝚎𝚜
FanfictionIl était coutume d'entre que notre existence n'était que poussière face à l'univers. Et bien Jungkook représentait l'univers, Taehyung la poussière.