Chapitre 60

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Elle avait revu Rob chaque semaine depuis qu'Arnaud était parti en tournage. Elle n'avait pas pu renoncer à cette amitié. De toute façon, Arnaud aimait bien Rob et n'avait émis aucune objection à ce qu'elle passe du temps avec lui.

Lorsque Rob ouvrit la porte, il lui fit remarquer qu'elle avait la tête de quelqu'un qui a une bonne nouvelle à annoncer.

– On ne peut rien te cacher, répondit-elle en lui claquant la bise.

– Dans ce cas, on va fêter ça en grandes pompes.

Il se dirigea vers le frigo, ouvrit la porte et en sortit une bouteille :

– Champagne ?

– Tu avais prévu le coup ?

– En fait, cette bouteille est réservée pour l'anniversaire de ma belle-mère, confessa-t-il en s'attaquant au bouchon.

– Je n'ai pas envie de voler le champagne de ta belle-mère ! s'affola-t-elle en saisissant la bouteille par le bas pour qu'il la repose.

– Je préfère que ce champagne finisse dans ta bouche plutôt que dans la sienne, répliqua-t-il en continuant à batailler avec le bouchon tandis que Délia tirait sur la bouteille pour la lui retirer.

Le bouchon émit un petit « pop » et partit comme une comète vers le plafond, tandis que le liquide ambré dégoulinait le long du goulot.

Rob s'empressa d'attraper deux flûtes pour y verser le doux nectar.

– Je ne sais pas encore à quoi on trinque, mais trinquons ! lança-t-il d'un ton joyeux en brandissant son verre.

Elle hésita.

– Je me sens un peu coupable par rapport à ta belle-mère.

– Est-ce que tu te sentirais moins coupable si tu savais qu'en ce moment elle est dans un chalet à Aspen avec Vanessa?

– Et tu n'as pas été invité ?

– Si, on était censés partir tous ensemble, mais je me suis disputé avec Vanessa à la dernière minute. Et sa mère l'a convaincue que passer du temps loin de moi lui ferait le plus grand bien. En ce moment, je devrais être en train de skier. Alors savoure ce champagne, il est à toi, loulou.

Il lui décocha un sourire.

– D'accord, chouchou, répondit-elle en faisant tinter sa flûte contre celle de Rob.

Elle porta la coupe à ses lèvres. Ce champagne avait le goût exquis de la victoire.

– Bon, maintenant, j'aimerais quand même savoir ce qu'on fête. Tu as un nouveau travail ? Tu es enceinte ? Tu vas te marier ?

– Oh non, non ! le rabroua-t-elle en lui assénant par un petit coup dans les abdos. Rien de tout ça.

Puis après quelques secondes, elle ajouta :

– Mieux que tout ça.

Elle se dirigea vers le canapé, se baissant au passage pour enfouir sa main dans la fourrure de Toundra. Lorsqu'ils furent tous deux assis, elle annonça :

– Je vais publier un roman.

– Waouh. C'est... Il ne trouva pas de mot et finit par terminer sa phrase par : Félicitations !

Ils trinquèrent une seconde fois, en se regardant droit dans les yeux pour ne pas porter malheur au roman. Délia plongea dans ces iris mordorés, puis son regard dévia vers le petit grain de beauté qui ornait sa lèvre supérieure.

– Il faut que je t'avoue quelque chose, murmura-t-elle d'une voix embarrassée. Tu es dans mon roman.

– C'est vrai ?

Hier n'est jamais loinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant