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 Il fait une petite recherche avant de remarquer :

— Pourquoi donc ? Vous êtes excellente dans ces matières.

Je sais, inutile d'enfoncer le clou.

— L'année dernière, oui. Mais cet été, je n'ai pas tapé une seule ligne de code et maintenant, je ne comprends plus rien et ça, dès les deux premiers cours. Je ne vais pas réussir à tenir l'année, le niveau du programme est bien trop élevé pour moi actuellement et j'ai peur de ne plus avoir le niveau.

Il soupire, mais dit tout de même :

— Il reste des places dans les deux options, je peux peut-être vous déplacer, si vous y tenez tant.

J'ai de la chance, il est sympa et monsieur Metoyer ne s'est pas encore plaint de mon comportement.

— Ce serait parfait, affirmé-je en lui offrant mon plus beau sourire.

— Voilà votre nouvel emploi du temps, déclare-t-il après l'avoir imprimé. Je communiquerais aux professeurs le changement, tâchez de rattraper vous-même les cours qui ont déjà eu lieu.

Je récupère mon emploi du temps et tourne les talons après l'avoir remercié, avant d'aller rejoindre Fauve et ses deux amies au restaurant universitaire.

— Qu'est-ce que tu faisais ? me demande-t-elle quand je m'installe à leur table une fois que j'ai pris à manger, m'ayant sans doute trouvée particulièrement longue.

— Rien de particulier, je suis juste allée demander un changement d'option.

— Tu vas te faire tuer par maman, je te préviens.

— Elle n'est pas obligée de le savoir.

— Et le bulletin, t'y as pensé ? remarque Maryssa, l'une des deux filles en s'intégrant à la conversation.

— D'ici là, il sera trop tard pour faire machine arrière.

Fauve me regarde l'aire de dire que j'ai du bol et je passe le reste du repas, un peu en retrait, à écouter les conversations de Fauve et ses amies, je préfère être comme ça, c'est plus simple pour elles comme pour moi. Je passe la fin de la journée comme celle de la veille puis je rentre avec Fauve, réussissant à négocier pour récupérer le volant. Dans les faits, je ne négocie rien du tout, je suis seulement plus rapide qu'elle pour sortir de cours et je suis déjà installée à son arrivée, ce qui fait qu'elle n'a pas le choix. Arrivée chez nous, je me gare et descends avant d'ouvrir la porte de la maison.

— Ronii, tu peux venir s'il te plaît ? demande ma mère dès l'instant où j'ai franchi le seuil, paraissant très mécontente.

Je parie toute ma fortune que la fac l'a prévenu alors que je suis majeure et que je n'ai aucun compte à rendre à personne. Mais malheureusement, le fait qu'elle enseigne parfois à Berkeley n'a pas dû faire pencher la balance en ma faveur et l'un de ses collèges a dû penser bon de la prévenir. Quel idiot ! Si jamais j'apprends que c'est monsieur Metoyer, je pense très honnêtement que je lui pète la gueule. Très délicatement bien sûr. Aussi il faut me comprendre, si c'est lui, ça veut quand même dire que le mec n'a absolument aucun problème pour se souvenir que je suis la fille de madame Ross, mais par contre, il est incapable de retenir que je m'appelle Ronii. Mais ça ne l'empêche pas de me balancer à ma mère. Tout ça juste parce qu'il est vexé que sa meilleure élève – la plus insolente aussi – quitte son cours.

Malheureusement, je ne connaîtrai sans doute jamais l'identité du coupable puisque quatre personnes peuvent être en cause.

En attendant, ma mère va vraiment être en colère contre moi, surtout si elle apprend mes raisons. Je n'ai malheureusement pas d'excuse valable en stock à lui fournir... Je suis presque heureuse que mon père soit déjà retourné au travail, comme ça, ça m'évitera d'avoir mes deux parents sur le dos...

RONII (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant