1000 (8.1)

398 49 27
                                        

 À mon grand malheur, déjà qu'avant, je n'avais pas envie de fréquenter Elijah, mais vraiment plus ça va, plus ça empire, j'en suis vraiment à un stade où j'envisage très sérieusement de m'en débarrasser, définitivement, ce serait pour la bonne cause, je lui éviterai de devenir un criminel. Par contre, tant que j'ai ce fichu travail à faire avec lui, je suis légèrement la coupable idéale, alors mieux vaut que je m'abstienne. Juste, ça va être dur maintenant qu'il se tape l'incruste chez moi. Au moins, il arrive à l'heure, je l'aurai haï d'arriver en avance et détesté d'arriver en retard, c'est déjà un point positif.

J'accueille donc après les cours l'un des futurs terroristes voulant faire un attentat aux États-Unis, mais qui heureusement est détectée comme telle depuis presque dix heures. À noter qu'il y a un cruel manque de réactivité aux membres du FBI, ils ont quand même mis cinq heures à prendre en compte ma dénonciation et une de plus pour le considérer comme terroriste probable, je m'attendais à mieux de leur part. C'est vrai que j'ai envoyé mon mail à plus de minuit, mais pour ce qui est des actions terroristes, il faut être très réactif, tout peut se jouer sur une petite heure seulement.

Elijah quant à lui ne se doute de rien du tout, pour lui, rien n'a changé et il est toujours aussi invisible aux yeux du monde, mais non, sa couverture est tombée et il a la coupable juste en face de lui. Après lui avoir ouvert, je le conduis jusqu'à ma chambre, à l'étage, n'étant pas très motivé pour lui montrer ma pièce, mais Fauve a mis une option sur le salon pour avoir la télévision et Disney Plus, alors à part si je veux bosser dehors, je n'ai pas le choix. Malheureusement, il est peut-être malveillant, mais il n'en reste pas moins intelligent et observateur, directement, il remarque le détail, qui saute peut-être aux yeux, mais j'ai d'assez grande envie de meurtre contre lui, inutile d'en rajouter.

— Tu n'as pas de lit, remarque-t-il en étant à peine entré, il ne pose même pas une question, c'est vraiment une affirmation pure et simple.

Non vu que je ne dors pas ça ne sert à rien du tout, surtout quand on sait que presque personne ne rentre dans ma chambre et qu'il m'est donc inutile d'avoir un lit pour la décoration. La vérité n'est pas toujours bonne à prendre et le sarcasme est trop souvent sous-estimé, il risque de ne pas chercher à interpréter mes paroles et il ne va juste pas comprendre.

— Si, c'est un canapé clic-clac, souligné-je en soupirant, m'installant au passage à mon bureau où est déjà installé mon ordinateur.

C'est peut-être un clic-clac, mais il ne sert à rien à part bien sûr lorsque nous avons des invités et qu'ils utilisent ma chambre.

— Et tu le replies tous les matins ?

Si je dormais vraiment et qu'il me servait réellement, sans doute oui.

— Oui.

— Mais tu es une folle.

— Et alors ?

— Et alors rien, ce n'est qu'une remarque.

Et que ça en reste là, nous avons déjà perdu beaucoup trop de temps avec cette fichue histoire.

— Dois-je te rappeler qu'il nous reste encore beaucoup de choses à faire et qu'on ne devrait pas traîner, la thèse est à rendre la semaine prochaine. Je n'ai définitivement pas envie d'y passer tout mon week-end, j'ai autre chose à faire, toi, tu fais ce que tu veux, mais ce sera sans moi.

— C'est bon, calme, ne m'agresse pas, j'ai bien le droit d'être curieux.

Non.

— Je peux te poser une question ? ajoute-t-il apparemment vraiment pas motivé à travailler. Tu as quoi d'autre à faire ce week-end ?

RONII (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant