Dès que nous sommes prêtes, nous partons pour le lycée Arrivé là-bas, Elijah m'attend déjà, adossé à sa voiture, près de notre premier cours. Moi, je me gare tout de même loin, mais pour une fois, ce n'est pas pour le fuir, c'est plutôt pour être proche de la sortie et pouvoir partir plus vite à la fin des cours.
— Je te laisse seule ou je te kidnappe ? rigole Fauve en le voyant.
Je crois qu'elle a remarqué que j'avais un comportement légèrement bipolaire avec lui et que je pouvais très bien avoir changé radicalement d'avis en une nuit. Pour le coup, ce n'est pas encore le cas, j'attendrai d'avoir fini de dysfonctionner pour ça.
— Comme tu veux.
— Alors je t'abandonne, très peu pour moi de tenir la chandelle.
Un de ces quatre, il faudrait qu'elle trouve quelqu'un, ça l'aidera peut-être à plus se moquer de tous les couples.
— Ce n'est pas mon copain, affirmé-je voyant très bien ce qu'elle sous-entend.
Bon, c'est presque mon copain, ça y ressemble fortement même, mais je ne suis pas prête mentalement à me l'avouer, alors pour l'officialiser, ce n'est pas demain que je le ferais. Je reconnais qu'il y a eu un rapprochement entre nous, mais c'est tout.
— À qui tu veux faire croire ça ? Regarde-le et regarde-toi, tu verras que ton mensonge ne tient pas la route, surtout avec ta virée nocturne. Et entre nous, je te connais trop pour que tu me mentes sur une chose pareille, remarque-t-elle en sortant de la voiture, histoire que je ne puisse rien répondre de manière discrète, elle sait bien que je n'irais pas lui courir après pour insister.
— À ce midi, dit-elle quand je sors à mon tour, avant de partir.
— Salut, glissé-je en me rejoignant Elijah.
— Salut, alors comme ça tu n'es pas restée toute la nuit ?
N'insiste pas s'il te plaît, j'en ai assez honte comme ça, inutile d'enfoncer le clou.
— Presque quand même, je suis partie un peu avant sept heures.
— En vrai, j'aurais été toi, je serais parti bien avant, genre tu as fait quoi de ta nuit ? demande-t-il au moment où nous arrivons devant notre salle. C'est long quand même.
Il a conscience que ça fait presque dix-neuf ans que je passe toutes mes nuits toute seule ? Et que je suis donc habituée. En plus, j'ai largement de quoi m'occuper vu toutes les nouveautés qu'il y a rien qu'en une journée. Bon, là pour le coup, je n'ai pas regardé l'actualité, mais ça ne change rien au fait que j'avais de quoi faire.
— Ne t'inquiète pas, je m'en sors bien.
— En vrai, tu fais quoi la nuit ? m'interroge-t-il en me suivant quand je rentre dans la salle.
— Je te l'expliquerais plus tard, affirmé-je en le laissant pour gagner ma place, juste après avoir effleuré sa main.
Il me suit du regard, paraissant ne pas en revenir que je le laisse comme ça sans lui répondre. Surtout que j'aurais très bien pu rester un peu discuter, il reste encore quelques minutes avant le début du cours. Mais je ne suis pas motivée et je suis presque certaine qu'il y aurait des oreilles indiscrètes qui trouveront notre discussion très étrange et je préférerais qu'elles n'entendent pas nos paroles. On ne sait jamais, on est aux États-Unis, les personnes ont une imagination débordante et raffolent de théories du complot, je ne vais pas les aider à se faire des scénarios catastrophes, même si avec moi, ils auraient des raisons de crier au scandale. C'est définitivement la pire excuse au monde, mais on va dire que ça passe et qu'hier, vu comme nous nous sommes disputés et que tous les étudiants auraient pu trouver notre discussion étrange, ne compte absolument pas comme un argument contraire.

VOUS LISEZ
RONII (Terminé)
Ciencia FicciónEt si De Vinci avait laissé plus que des notes et des toiles derrière lui ? Une dernière création, une ultime œuvre bien plus complexe que vous pourriez l'imaginer, au-delà de toutes les connaissances ? Ronii Ross, une jeune femme apparemment comme...