RONII (Terminé)

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 Quand je vois la date à laquelle elle a été écrite, je sais déjà que je suis une idiote, ça va juste être une nouvelle lettre écrite par pur désespoir de la part de Salaï... J'en ai un peu marre de croire que je peux être retrouvée, pourtant à chaque fois, je découvre que je n'aurais pas dû rêver à ce point... Comme si une lettre écrite le jour de mon dix-neuvième anniversaire aller m'apprendre quelque chose d'important...

Cher Léonard,

Voilà quelques jours déjà que je voulais t'écrire ; mais au vu de la date, j'ai préféré attendre très légèrement jusqu'à l'anniversaire de notre fille avant de t'annoncer la très bonne nouvelle. Pour la première fois, je ne me suis pas directement emballé, j'ai attendu d'être certain de ce que j'avais trouvé et ça ne fait aucun doute, j'ai enfin trouvé la trace de notre fille ou au moins le tout début. Je suis parvenu à retrouver le cocher qui a emmené notre fille loin de nous au côté de la ravisseuse (maintenant, j'en suis certain, l'homme est formel), en plus, il est certain que c'est bel et bien notre fille, il l'a reconnu à partir de la grisaille que tu as esquissé de notre enfant peu de temps avant sa disparition.

J'ai été tellement soulagée en l'apprenant hier matin, maintenant, il ne nous reste plus qu'à prier pour qu'à partir de ceci, je vais pouvoir mener notre enquête bien plus loin, en tout cas, il me semble que je suis sur la bonne piste. Et par chance, le cocher se souvient très bien de ce jour-là, c'est la seule fois de sa vie qu'il a été payé pour faire un trajet si étrange. Te rends-tu compte ? Il a fait Rome/Ambroise en calèche et il a fait le retour également, puisque la femme qui la payait n'est restée qu'une ou deux heures à Ambroise ! Je suis tellement heureux qu'il s'en souvienne si bien, je n'en aurais pas espéré tant.

Il a même été capable de retrouver l'adresse où il a déposé notre fille et la femme qui l'a enlevée ! Et devine quoi ! Je ne m'étais pas trompée finalement la dernière fois, j'avais eu raison, c'est bel et bien Angelina qui a fait le coup... tu ne peux pas savoir à quel point je m'en veux... j'aurais pu nous la ramener bien plus tôt et je lui ai fait confiance quand elle m'a affirmé ne pas avoir la moindre idée de ce qu'est devenue Ronii... Si j'avais suivi mon intuition, je l'aurais sauvée beaucoup plus tôt...

Mais maintenant au moins, j'en suis certain et je ne compte plus la lâcher tant qu'elle ne nous aura pas rendu notre fille... Au moins, je suis presque certain que notre fille a été bien soignée, je suis formel, elle en aura au moins pris soin. Je ne connais toujours pas ses raisons et je lui voudrais éternellement d'avoir séparé ainsi notre famille, en revanche, je vais récupérer notre enfant une bonne fois pour toutes et je ne laisserais plus jamais quelqu'un s'en prendre à elle, je la protégerais de tout, je ne veux plus jamais avoir à la perdre, c'est la seule chose qu'il me reste.

Dès demain, notre fille sera à mes côtés, comme avant, je te le promets, je suis déjà en route pour Rome et j'y arriverais le plus vite possible. J'espère que tu peux lire ce que j'écris et pour une fois, je l'espère vraiment, je veux partager mon bonheur avec toi, quoi qu'il arrive et que toi aussi tu ressentes la délivrance d'enfin connaître la vérité et de savoir notre fille très bientôt en sécurité et je te promets qu'elle fêtera son prochain anniversaire à mes côtés.

À très vite,

La vie reprend ses droits

Je t'aime

Salaï

Ma mère... C'est ma propre mère, ma mère biologique qui m'a enlevée... Je n'arrive même pas à y croire, je ne veux même pas y croire, c'est impossible, ça ne peut pas être elle qui m'a séquestrée pendant quatre ans, c'est juste impossible ! Je ne veux pas y croire, je ne veux pas croire que l'histoire soit si simple et si monstrueuse que ça, c'est juste impossible ! Même si je n'en reviens pas, je me souviens alors que De Vinci avait affirmé qu'il ne trouvait pas Angelina saine à plusieurs reprises, il a même affirmé qu'elle leur causerait des problèmes si jamais elle me revoyait trop souvent. Je me souviens aussi de cette attache à l'humain qu'a décrit également Léonard.