RONII (Terminé)

101010 (42.1)

 Comme j'aurais pu le prédire, il n'y a pas la réponse de mes parents, ils ont évidemment continué la discussion à l'oral, mais je ne ressens pas d'appréhension par rapport à ça lorsque je prends la lettre suivante, je devine bien qu'ils n'ont pas refusé, ils n'auraient pas la moindre raison de le faire.

Malheureusement, Elijah choisit ce moment-là pour se réveiller, et me demander des nouvelles... Je vais devoir attendre un peu avant de lire la suite... Je lui explique alors rapidement tout, même si en soi, je n'ai rien découvert de passionnant, il a le droit de savoir ce que j'ai trouvé en plus, c'est normal après tout.

— Ton double humain...

— Elle s'appelait aussi Ronii, signalé-je avant qu'il ne continue.

— Peut-être, mais c'est perturbant parce que c'est toi sans être toi, j'ai du mal à gérer tout ce délire.

— Tant fait pas, toute cette histoire n'est vraiment pas claire. Sans compter que c'est encore pire pour moi parce que par moment, je lis des réactions qui sont les miennes, alors que je n'ai jamais fait ça. Je n'arrive même pas à la considérer comme une personne à part entière, pour moi, je suis elle ou elle est moi, au choix, c'est comme si j'avais oublié cette vie-là.

— C'est bien ce que je dis, tout ça n'est pas clair. D'où le fait que je l'appelle ton double humain. Du coup, tu es sûre qu'il va lui arriver quelque chose ? Tu ne penses pas que ce soit possible qu'elle est vécue longtemps ?

— J'aimerais bien honnêtement, mais il y a toujours ce problème de chronologie qui me gêne... C'est sûr que c'est le mieux à espérer, surtout que quitte à ce que ma vie robotique est été un mensonge, autant avantager les autres. En tout cas, je suis certaine maintenant que mes plans n'ont pas été faits par mes pères, ils n'avaient pas de vraie raison et maintenant, vu la complexité de mes plans, ils n'ont plus le temps. Bref, alors vraiment, je préférerais qu'elle vive beaucoup plus longtemps que ce que j'ai pensé en découvrant son existence, mais je crains qu'il y ait un problème et que tout ne se passe pas bien. De toute manière, je vais bientôt le savoir, remarqué-je en indiquant la boîte qui est posée devant moi.

— Oui évidemment, je vais te laisser lire, tu me diras si tu découvres quelque chose de plus. Je vais aller me chercher à manger, comme ça, ce sera ça de fait.

Je le regarde un instant partir avant de récupérer une nouvelle lettre, impatiente d'en savoir plus. Je lis alors deux lettres consécutives par rapport à l'organisation du futur mariage, qui semble être prévu dans très peu de temps même s'il n'y a pas de vraie date, apparemment, ils ont la ferme intention de le faire dès que tout sera prêt. Et alors que je me disais que finalement, tout avait peut-être eu lieu, je tombe sur une feuille datée du 3 octobre de la même année...

Cher Léonard,

Je suis réellement navré de te l'annoncer par écrit, j'aurais adoré te dire en revoir en face, mais tu m'aurais retenu. Cette nuit, je pars seul à la recherche de notre Ronii, ne m'en veux pas, j'ai conscience que tu tenais à m'accompagner, mais tu sais aussi bien que moi que tu as des obligations ici contrairement à moi et que tu ne peux pas te permettre de quitter la France ainsi, il faut que tu y restes encore. De plus, je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit, je ne veux pas perdre en même temps l'homme que j'aime et ma fille, tu sais bien que ce que je vais entreprendre sera un long voyage que tu ne peux plus te permettre de faire.

Ne t'en fais pas, j'ai la ferme intention de revenir avec notre fille saine et sauve, mais je ne peux pas attendre ici à ne rien faire, j'en suis incapable. Je sais que je vais réussir, j'en suis capable, ce n'est qu'une question de temps, je vais réussir à trouver la personne qui a enlevé notre fille. J'ai conscience que tu dois te sentir capable de m'accompagner, qu'il te faut juste un peu de temps pour te rétablir de ta maladie. Mais nous savons tous les deux que nous n'avons plus le temps et que tu n'as plus non plus l'âge de partir faire une quête désespérée sans la moindre piste.