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 Pendant qu'il s'endort, je reste avec lui assise sur sa chaise de bureau à le regarder plonger dans le sommeil en laissant divaguer mes pensées, jusqu'à ce que quelque chose me passe par la tête et que je n'ai qu'une envie, c'est de lui demander :

— Pourquoi moi ?

Je le fais, en plus, il est encore réveillé, je le sens. Ce n'est peut-être pas la meilleure idée au monde de lui demander ça, mais tant pis.

— Hein ?... s'étonne-t-il plus très éveillé.

— Pourquoi tu m'aimes, moi ? Je veux dire, il y a plein d'autres filles moins chiantes que moi, alors pourquoi moi ? Tu aurais pu tomber sur n'importe quelle autre fille, peut-être mieux que moi.

— Je t'ai demandé pourquoi tu étais un robot ? remarque-t-il maintenant complètement réveiller.

— Tu le fais presque entre nous. Et même si tu ne le faisais pas, j'ai bien le droit de savoir, non ?

Il soupire et se redresse avant de commencer ses explications, déjà bien réveillées.

— Je ne sais pas exactement pourquoi, tu en as conscience ? Ces choses-là, ce n'est pas facile à expliquer. Mais je vais tenter, ne t'en fais pas, ne te mets pas à crier au scandale. Je pense que ça a peut-être un rapport avec le fait que tu es surprenante, intrigante, marrante, belle, différente, têtue et tout ça te rend parfaite, genre c'est vachement compliqué à expliquer, mais j'espère que tu comprends où je veux en venir. J'aime bien aussi le fait que tu es détonante, que tu m'intrigues et le mystère qui plane autour de toi me rend curieux de mieux te connaître. Voilà, je ne sais pas comment expliquer autrement l'amour que je ressens. Mais peut-être que si tu me reposes la question dans deux/trois jours, je te l'expliquerais différemment.

— Je t'aime, murmuré-je sans vraiment pouvoir m'en empêcher, mais je le fais d'une voix qui lui est impossible d'entendre.

— Quoi ? demande-t-il en ayant sans doute vu mes lèvres bougées, heureusement pour moi, il n'est pas capable de lire sur les lèvres, une chance.

— Il n'y a pas de mystère, je bugue, un point c'est tout, affirmé-je au lieu de lui dire la vérité, c'est sans doute mieux pour nous deux.

Je vous présente la phrase bateau de défense, qui n'a absolument aucun intérêt et qui est juste gratuitement méchante vu la déclaration qu'il vient de me faire. Mais vraiment, je ne savais pas quoi dire d'autre comme mensonge, la prochaine fois, je réfléchirai mieux, parce que vraiment, ça ne peut pas être pire que ça.

— Tu te rends compte que ça peut être vexant ce que tu dis ?

— Désolée, je ne le fais vraiment pas exprès, ce n'est pas volontaire, dis-le-moi la prochaine fois, j'essayerai de me rattraper, menté-je en me noyant encore un peu plus, j'ai honte de moi-même, c'est une catastrophe.

Il me regarde en se retenant de rire, mais il n'y parvient que quelques secondes.

— Quoi ? demandé-je étonnée.

— Rien, c'est juste que comme tu as dit ta phrase, ça me donne l'impression qu'il faut t'expliquer ce qu'il ne faut pas dire, comme aux petits enfants, c'est assez perturbant.

— Ce n'est pas drôle de se moquer ! remarqué-je immédiatement, sans même réfléchir, lui donnant pour le coup raison, mais dans ces cas-là, j'avoue ma faute. Le pire, c'est que tu as raison ! C'est pathétique, comment je peux être à la fois une petite enfant à qui il faut tout expliquer et la plus grande intelligence artificielle au monde, c'est tellement contradictoire.

— Ce n'est pas grave, c'est marrant et ça te rend naturelle.

Menteur.

— Tu es courageux de me supporter, affirmé-je sans relevé.

RONII (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant