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 J'ai de la chance de ne pas pouvoir pleurer, sinon je serais en larme depuis longtemps... J'ai peut-être des sentiments qui sont anormaux pour moi, mais ce n'est pas pour autant qu'ils n'ont aucune influence sur moi. Actuellement, je suis quand même en train de plaquer la personne dont j'ai l'impression d'être amoureuse, ce n'est ni facile ni sans douleur. Surtout qu'il ne m'aide pas en s'accrochant autant que possible, il me complique au contraire la tâche. Je tente de ne pas trop y penser en gagnant ma place, attendant que le cours commence et devinant bien à sa tête qu'il ne va pas venir me parler tout de suite, dur à dire si j'ai enfin obtenu ce que je voulais, mais en tout cas, j'ai déjà bien avancé.

Il finit par gagner sa place, à l'opposer de moi, non sans m'avoir jeté un regard suppliant auquel je ne réponds pas, je préfère l'ignorer complètement et faire comme si je n'avais pas vu. J'espère vraiment que ce sera notre dernière conversation, je n'en peux plus de devoir l'affronter comme ça en permanence, je me sens si mal...

Mais au contraire, j'ai dû lui fournir une heure de réflexion puisqu'il revient à la charge de plus belle, il doit vraiment être fou de moi, il n'est définitivement pas décidé à m'abandonner comme ça.

— Ronii, écoute-moi, s'il te plaît. Écoute-moi au moins une dernière fois ! réclame-t-il quand je passe à côté de lui, semblant même prêt à me poursuivre au besoin. Je m'en fous d'accord ?! Je m'en fous que tu vives six cents fois plus longtemps que moi !

— Baisse d'un ton s'il te plaît, tout le monde peut nous entendre, je ne sais pas si tu avais remarqué, mais tu n'es pas tout seul ici.

— Tout à l'heure, ça te posait beaucoup moins de problèmes, mais là, tu sais très bien que je vais dire un truc qui ne va pas te plaire et tu tentes de m'en empêcher.

— Tu peux bien dire ce que tu veux, je n'ai juste pas envie qu'on hurle ma condition sur tous les toits si ça ne te dérange pas de problème.

— Je vois bien que tu t'en fous, quoi que je dise, je n'arriverai pas à modifier quoi que ce soit, j'ai compris que notre histoire s'arrête ici, affirme-t-il paraissant résigné...

Je sais que je devrai m'en réjouir, mais j'ai vraiment du mal à supporter ses yeux qui brillent et la tristesse dans sa voix, c'est presque un supplice, j'aurais tellement voulu ne jamais avoir à lui faire du mal...

— Mais sache, avant que je laisse tomber, parte ou je ne sais pas trop quoi, je n'ai pas la moindre idée de ce que je vais faire, continue-t-il sans voir la douleur que je ressens. Enfin bref, avant que ce soit fini, je veux que tu saches qu'à mes yeux, tout ça n'a pas d'importance, on peut bien avoir deux jours ou un mois devant nous, ça ne change absolument rien, pour moi, ce qui compte, enfin je devrai dire comptait... C'était d'être avec toi, je n'en ai jamais rien eu à faire de tout le reste, tu aurais très bien pu être une extra-terrestre ou une entité surnaturelle, ça n'aurait rien changé au fait que je t'aime comme un fou.

Moi aussi, je t'aime Elijah. Et je ne sais pas à quel point mon inconscient l'a deviné depuis le début que j'allais être amoureuse de lui que ça ne causerait que des problèmes. Ou alors je me fais uniquement des films en espérant pouvoir être à la hauteur de l'amour qu'il veut me donner. Il y a malheureusement plus de chance que ce soit cette option.

— J'aurais jamais dû t'embrasser, je suis tellement désolée. Je savais bien que c'était une erreur pourtant, je n'ai jamais voulu te faire du mal. Tout ce que je souhaite pour toi, c'est ton bonheur et tu sais aussi bien que moi que je ne peux pas te l'offrir... Je vais te faire du mal Elijah, quoi qu'il arrive, tu vas suffire...

Impossible de savoir lequel de nous deux je cherche à convaincre et je crois qu'il le comprend aussi bien que moi, je le vois à ses yeux. Quoi qu'il en dise, il a encore de l'espoir, je le sais bien et pourtant je ne l'aide pas un seul instant à oublier cet espoir définitivement.

RONII (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant