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 — Oui, mais c'est une longue histoire, je te la raconterais dans l'avion.

— Si tu veux... Et par simple curiosité, pourquoi tu as décidé que je t'accompagne finalement.

— Disons simplement que ton programme fonctionne, mais qu'il ne veut pas s'intégrer durablement à mon système, ce qui fait que tu vas devoir me le retransférer dans peu de temps.

— Dans combien de temps ?

— Il restera en place douze heures.

— Régulièrement donc. On est d'accord qu'il vaut mieux que j'enregistre ce que j'ai fait ?

— Oui, ça nous fera gagner du temps. Et merci, vraiment, je ne peux pas savoir ce que je ferais sans toi, mais tu me sauves la vie en quelque sorte...

Je laisse un peu le silence s'installer entre nous pendant qui commence à ranger le peu d'affaires que nous avons.

— Dès que tu seras prêt, il faudra que nous y allions, remarqué-je en voyant qu'il a presque tout remballé.

— Je suis prêt, déclare-t-il en refermant le carton de l'ordinateur à peine quelques secondes plus tard.

— Parfait, alors on peut y aller.

Nous regagnons la rue et je referme la porte à clef derrière nous pour ne pas laisser la moindre trace. Nous avançons ensuite jusqu'à la rue plus fréquentée où j'ai abandonné ma voiture. Juste avant de rejoindre le monde environnant, je lui conseille de jeter le carton et de garder que l'ordinateur à l'intérieur, ce n'est pas forcément plus discret, mais ça l'est toujours mieux que de se trimballer la boîte d'un PC flambant neuf. Et ça peut presque passer inaperçu, nous sommes à San José après tout, il y a plein d'hommes d'affaires dont des qui se servent de leur ordinateur à la moindre occasion.

— Tu es sûr que ça ne te gêne pas de venir avec moi ? vérifié-je lorsque nous montons dans ma voiture.

— Bien sûr que je suis certain de moi, je veux être avec toi lorsque tu apprendras la vérité, je veux aussi t'aider et être utile et ce n'est pas ici que je le serais, au contraire. D'ailleurs, je tiens à m'excuser d'être venu jusqu'ici et de t'avoir causé des problèmes, ce n'était pas du tout mon intention.

— Ce n'est rien, il n'y a pas mort d'homme, je m'en remettrai, en plus, si ça tombe, je n'aurais pas pu avoir d'information supplémentaire. Et si ça se trouve, j'en aurai peut-être même plus en Italie que dans le siège du projet RONII. Sans compter que tu ne t'es pas fait tuer, alors tout s'est clairement bien passé.

— Un point de vue comme un autre, remarque-t-il en rigolant.

— Il vaut mieux voir le côté positif des choses franchement, affirmé-je amuser.

— Et c'est toi qui dis ça ?

— Je ne suis pas si négative que ça, si ? En tout cas, j'essaye de me repentir en quelque sorte.

Il me lance un regard presque l'air de dire « pas trop tôt », mais je ne relève pas, dans certain cas, mieux vaut garder le silence. Nous continuons alors de parler pendant le reste du trajet jusqu'à San Francesco puisque nous avons évidemment raté le vol San José/Washington qui nous aurait permis de prendre un avion vers Rome à l'arrivée. Maintenant, le plus rapide, c'est un vol San Francisco/Rome avec une halte à Amsterdam qui va me coûter la peau des fesses, mais qui est le moyen le plus rapide.

Une fois l'aéroport, je laisse à contrecœur ma voiture dans le parking souterrain en espérant qu'il ne va venir à l'esprit de personnes de me la voler... Il faut que je me détende, je la verrouille informatiquement, il faudrait être un pirate pour pouvoir la voler. Puis nous attendons notre vol dans le hall de l'aéroport et c'est presque comme si rien de cette journée ne s'était passé, qu'elle venait seulement de commencer, ce qui est, honnêtement, très agréable. Et même si nous parlons, je veille tout de même à surveiller les environs pour éviter une potentielle menace, mais tout est calme, même sur les caméras de surveillance de l'aéroport et celle du projet RONII.

RONII (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant