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 Une fois dans les airs, c'est un peu plus tranquille, même s'il faut quand même que je gère l'avion, je me débrouille sans problème, mais je dois reconnaître qu'il n'est pas des plus simples à piloter, après tout, il est fait pour deux pilotes... Ça passe quand même vu que même un humain peut le gérer seul, mais pour une première expérience de vol, ce n'est sûrement pas l'idéal.

Après seulement une petite vingtaine de minutes de vol, je finis par arrivée à l'endroit que j'avais repéré, un champ de culture, en Suisse, proche des hauteurs alpines et assez long pour permettre un atterrissage. Maintenant, l'objectif, c'est de ne pas retourner toute la pâture. A priori, la terre est gelée, mais ce n'est pas une promesse de réussite. Finalement, j'arrive même à nous arrêter avant les 718 mètres préconisés, ce qui m'arrange plutôt, ça me permet de faire demi-tour facilement pour revenir au bout du champ. Une fois au bon endroit, j'ouvre la porte passagère et je descends en même temps qu'Elijah après avoir pris une partie de nos affaires.

— Mais qu'est-ce que tu vas faire de cet avion, on est juste à côté d'une route, ce n'est pas du tout discret ! s'exclame-t-il en regardant l'appareil.

— Justement, je vais m'occuper de le faire disparaître. Il me faut juste quinze minutes à peu près, ça ne te dérange pas de m'attendre ici ? vérifié-je en lui passant le reste des affaires, je ne veux pas m'encombrer avec ça. Faut juste que tu sois un peu sur le côté pour pas que je t'écrase.

— Mais qu'est-ce que tu vas faire ? demande-t-il en s'éloignant sagement.

— Prendre de la hauteur et organiser un saut en parachute, tu peux m'accompagner si tu veux, hurlé-je en remontant à bord.

Dès que je suis retournée à ma place, je remets en route la machine et je reprends mon envol, seule cette fois. N'ayant pas testé avant, je prends le contrôle informatiquement du pilote automatique et je teste toutes les fonctionnalités auxquelles j'ai accès. Il est vraiment définitivement trop chouette ce jet, je peux littéralement tout faire et je suis certaine qu'avec un peu de contrôle, je devrai réussi à le poser délicatement sur l'une des plages anglaises ce sera parfait. Une fois sûre de moi, je déverrouille manuellement la porte d'évacuation à l'arrière et je sors tranquillement, marchant sur l'aile d'un avion à plus de six kilomètres du sol. Je referme sagement derrière moi, pour plus de discrétion. Puis, après avoir fait diverse calcule pour être certaine de ne pas atterrir en pleine ville ou sur une route, je saute.

Je sais que je ne risque rien, mais j'ai l'impression d'être complètement tarée en faisant ça. C'est encore pire quand je commence à prendre vraiment de la vitesse, mais heureusement que je ne suis pas lourde, parce que je crée déjà un sacré choc à l'atterrissage. Aussi, j'aurai été maligne, j'aurai peut-être prévu un parachute, même s'il ne m'aurait servi à rien d'autre qu'un atterrissage en douceur. Dans tous les cas, avant de partir, j'efface un peu les traces de mon passage, je pense que plus d'une personne s'inquiéterait en voyant deux empreintes de pieds enfoncer dans la pierre. Une fois que c'est fait, je pars en courant pour rejoindre Elijah. Quand j'y arrive, il semble surpris de me voir revenir si vite, il pensait sans doute que je serais beaucoup plus longue.

— Qu'est-ce que tu en as fais ? demande-t-il intrigué.

— Actuellement, l'avion vole tout seul, mais je vais tenter de l'envoyer en Angleterre si c'est possible.

Il soupire, mais ne relève même plus, il ne prend pas cette peine.

— Allez, viens, il faut qu'on trouve une voiture.

— Encore !

— Faut bien qu'on se déplace. J'envisage aussi de trouver une maison.

L'inconvénient incontestable de notre piste d'atterrissage, c'est qu'elle est isolée... Nous devons presque faire cinq kilomètres pour arriver au village le plus proche. J'ai bien proposé à Elijah d'aller chercher une voiture toute seule et revenir le récupérer, mais il ne voulait pas. Ce n'est pas très grave, nous avons le temps et la police ne nous traque plus au bon endroit. Elle s'est évidemment aperçue de notre disparition du territoire italien, mais actuellement, les policiers surveillent le point qui est censé indiquer l'avion et qui avance vers les côtes africaines. Nous n'avons donc absolument rien à craindre, je devine déjà qu'il leur faudra des dizaines d'heures pour qu'il comprenne que nous ne sommes ni en Angleterre ni en Tunisie et je pense qu'on peut compter un délai supplémentaire pour qu'ils identifient la zone où nous sommes.

RONII (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant