Aucun signe de mensonge, son pouls n'a même pas un peu accéléré à cause de doute. Il n'a même pas dû songer parler de toute cette histoire à qui que ce soit. Ça tombe très bien, ça me retire une épine du pied, je craignais de devoir faire disparaître son cadavre dans la Baie de San Pablo, maintenant, je peux être certaine que je peux lui faire confiance et que je ne prends pas de risque. En plus, avantage incontestable, je ne vais pas être en retard pour récupérer Fauve après son entraînement de basket, je ne suis plus qu'à quelques minutes de Berkeley. Elijah n'a pas remarqué, mais nous avons fait le tour de la Baie de San Francisco et de San Pablo, ce qui nous ramène à la case départ, il ne connaît pas encore assez les environs pour s'en être rendu compte, mais ma conduite sans but n'était pas non plus complètement aléatoire.
— Bien, fais-je en étant à deux doigts de le remercier.
Le silence s'installe entre nous et je vois qu'il commence à surveiller un peu plus la route jusqu'à ce qu'il s'exclame :
— On est là en fait ! Je n'ai vraiment rien suivi de la route qu'on a faite !
— Tu n'es pas très attentif au monde extérieur quand tu parles à quelqu'un. Et il faut bien que je te ramène un jour chez toi.
— Déjà ? J'ai encore un tas de questions pourtant !
— Tu ne crois pas qu'on a déjà bien fait le tour ? Ça fait une heure et demie qu'on discute, je te signale, faut bien que je te libère un jour, souligné-je en ralentissant à l'entrée de Berkeley.
— Est-ce que je pourrais au moins te reparler de temps en temps ? demande-t-il plein d'espoir.
— On verra. À lundi, ajouté-je en m'arrêtant à cinquante mètres environ de chez lui.
Il me regarde et sourit, paraissant très heureux de la perspective, puis il sort de ma voiture et se retourne quelques mètres plus tard pour me regarder. Je réagis alors que je ne suis toujours pas repartie et que je le regardais avancer. Je redémarre et je pars au quart de tour après avoir fait demi-tour dans la petite rue. Je débloque quand même parfois.
Je m'arrête au magasin où j'ai passé commande pour ma sœur et une fois que j'ai tout récupéré, je vais la rejoindre au Haas Pavilion où elle bosse avec son équipe. Elle n'a pas encore fini son entraînement, je suis encore suffisamment en avance, mais ça aurait pu être mieux calculer quand même, je n'avais pas prévu de passer tant de temps avec Elijah. Fauve finit par sortir avec quelques minutes de retard, portant encore le maillot bleu et or des Golden Bears. Comme à chaque fois, elle ne se change qu'une fois à la maison, mais elle dégouline de sueur, alors je lui passe une serviette propre pour éviter qu'elle dégueulasse mes pauvres sièges en cuir.
— C'était bien l'entraînement ? demandé-je curieuse.
— Top, on est prêtes pour ce week-end. Ça va, tu ne m'as pas trop attendu ? La coach nous donnait des conseils de dernière minute.
— Non, c'est bon, j'étais bien occupée, j'ai été parler avec Elijah.
Fauve me regarde, surprise et l'instant d'après, elle est presque effrayée, comprenant sans doute pourquoi je ne l'ai pas prévenu avant. Mais qu'elle se rassure, si je lui en parle, c'est que tout s'est bien passé, elle pourrait avoir confiance en moi quand même, elle ne me connaît pas encore assez après toutes ces années ? Je n'ai encore jamais tué personne après tout.
— Et qu'est-ce qu'il s'est passé ? demande-t-elle vraiment inquiète.
— Rien de particulier, on a discuté, j'ai appris des choses plutôt intéressantes sur lui et je lui ai un peu parlé de moi.
Elle me regarde toujours aussi étonnée, ne semblant pas comprendre par quel miracle Elijah s'en est tiré vivant alors que les chances n'étaient pas de son côté, moi-même, je n'en reviens pas de ne pas avoir eu à le tuer, c'est un véritable miracle.
VOUS LISEZ
RONII (Terminé)
Science FictionEt si De Vinci avait laissé plus que des notes et des toiles derrière lui ? Une dernière création, une ultime œuvre bien plus complexe que vous pourriez l'imaginer, au-delà de toutes les connaissances ? Ronii Ross, une jeune femme apparemment comme...