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 — Quelle preuve de courage exceptionnel d'agir ainsi ! Pourtant, je ne veux pas de coupables, encore moins des menteurs, je veux des réponses, je n'ai pas demandé qui, j'ai demandé pourquoi ?

— Tu avais échappé à notre contrôle, tu étais devenue trop dangereuse pour le monde, s'excuse presque Cali. Te rends-tu compte de tout ce que tu as commis en Italie ?

On progresse, on va dire. Lentement. Très lentement, mais on progresse. Peut-être que dans une heure j'aurai une vraie réponse, il faut y croire.

— Trop dangereuse ? Pour le monde ou pour vous tous ?

— Tu es un robot, tu n'es pas censée te retourner contre tes créateurs ! s'exclame-t-elle dans le même élan.

— Vous ne vous intéressez donc pas aux sciences-fictions ? Ça aurait pourtant été intelligent de se pencher sur les risques avant de faire quoi que ce soit... Pourtant, j'aurai cru que les « Trois lois de la robotique » étaient connus depuis assez longtemps pour que vous puissiez vous y adapter, vous ne trouvez pas ?

— Nous ne sommes pas responsables de tout ce qu'il s'est passé ! remarque Bill en reportant encore une fois la cause sur les autres.

La manie humaine d'accuser en permanence quelqu'un d'autre commence à vraiment me taper sur le système, c'est même très énervant. J'ai toujours trouvé ça foncièrement agaçant les personnes qui se dédouanent de leur travail, que ce soit les politiciens, les artistes ou les scientifiques, je n'ai jamais pensé que ça avait un vrai sens et y être confrontée le rend encore plus exacerbant

— Ça, je me doute bien, mais vous n'avez quand même rien changé et actuellement, c'est vous qui avez les réponses, je ne vais pas aller réveiller les morts pour les avoir de leur bouche. Allez, vous n'en avez pas assez de blablater, vous ne voulez vraiment pas rentrer dans le vif du sujet ?

— Angelina a été obligée d'inventer une belle histoire pour que tu puisses exister, elle n'avait pas d'autre choix, déclare John, l'un des informaticiens.

En fait, ils se foutent tous de ma gueule, ils sont très clairement tous au courant de la vérité... Cool... Je vois le genre, au final, j'étais la seule con au courant de rien, c'est rassurant, c'est chouette...

— Mais encore ? insisté-je pour leur montrer qu'ils sont sur le bon chemin.

— Vous étiez le plus grand rêve de son frère et elle voulait lui faire la surprise de votre invention, mais aucun scientifique n'accordait de crédit à ses travaux, elle a été obligée de les faire passer pour ceux de De Vinci. Ensuite, la situation a échappé à son contrôle, De Vinci et Salaï sont morts et elle a décidé de continuer pour honorer leur mémoire.

Malheureusement, il est peut-être bien renseigné, mais pas assez pour en savoir plus, il est vraiment convaincu par sa version des faits, il croit vraiment que c'est la bonne. C'est quand même impressionnant à quel point ils sont malins, parce que là, je les aurais interrogés comme ça avant ma quête, je n'aurais pas été cherchée plus loin, après tout, il n'y a aucun mensonge, John, et sans doute tous les employés, est convaincu de détenir la vérité. Mais maintenant que j'ai été cherchée plus loin, je ne me ferais pas avoir, je veux de vraies réponses et ses réponses, je suis convaincue que quelqu'un les a. Malheureusement, avec la situation stressante, je ne peux pas le deviner avant de poursuivre mon interrogatoire, mais je vais trouver, je suis confiante.

— Ce n'est pas la version que je connais. Allez, je ne demande pas grand-chose, juste la vérité, ce n'est quand même pas très dur à révéler. Arrêtez donc de nous faire perdre notre temps, nous avons tous autre chose à faire, plus vite la vérité sera dite, plus vite vous serez tranquille. Ce n'est quand même pas très difficile à dire, si ?

RONII (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant