Dance, Love and Success (Tome 1) [REECRITURE PROCHAINE] #WGT2019

Chapitre 5 : Passé

Chapitre 5 : Passé

"Je te dérange? S'enquit-Julian, en s'avançant dans ma chambre.

- Non, vas-y. Entre! Dis-je, mollement."

Julian s'assit sur mon lit sans dire un mot alors que j'éteignis ma chaîne hifi et rangeai mon CD sur mon étagère. Ensuite, je m'assis à ses côtés, les jambes en tailleur sur mon lit.

"Pourquoi ne m'en as-tu pas parlé? Lança-t-il, abruptement.

- Que je sortais avec Alexandre? Demandai-je, bêtement."

Il acquiesça et je soufflai un grand coup avant de lui donner une réponse sincère.

"C'était un de tes meilleurs amis et j'avais peur que tu sois déçu ou que tu penses qu'on avait fait tout ça dans ton dos... Expliquai-je, doucement. Alors, lui comme moi, nous avons décidé de garder ça secret.

- C'est vrai que je l'aurai mal pris... Mais moins que maintenant, après autant de temps passer à me mentir. Répondit-il, la voix légèrement plus haute que d'habitude.

- Je ne voulais pas que tu changes ton regard sur moi. Je voulais rester à tes yeux ta petite sœur, ta petite princesse... Continuai-je, faiblement. Je ne voulais pas que tu perdes cette étincelle de fierté que tu as quand tu me regardes, Julian. Je suis désolée."

Ma voix dérailla un peu et le silence se fit. Julian se rapprocha de moi et passa une main sur mon dos.

"Pourquoi ça n'a pas marché? Continua-t-il, en essayant d'intégrer mes paroles.

- Tu connais ton copain mieux que moi, Julian et tu sais très bien comment il est. Commençai-je à raconter. J'étais qu'une gamine pour lui, tu comprends...
Et puis moi, j'avais juste besoin d'affection.
À cette période, papa venait juste de mourir. Je me sentais mal, et tu ne me calculais plus. Tu étais à fond dans tes études et le football. Tu m'as délaissé et ça, j'avais beaucoup de mal à l'accepter même si je sais qu'au fond c'était ta manière de survivre à tout ça. Alexandre, lui a été là, pour moi, comme pour toi, et même si on ne se parle plus, je pourrai jamais oublié combien il m'a soutenu..."

Je pris une grande inspiration, le regarda dans les yeux un instant avant de reprendre la parole.

"Puis, il y a eu ce jour où il m'a quitté. Contunuai-je, en souriant tristement. C'est le même jour que tu es revenu vers moi comme par hasard, comme si tu avais ressenti que j'avais besoin de toi. Tu m'as consolé toute la soirée alors que je pleurai pour ça et que tu ne savais rien. Et ça, je ne l'oublierai jamais, Julian. Jamais.

- Tu sais Camille... Tu resteras toujours ma petite princesse que tu es 18, 26, 45, 59 ou bien 100 ans. Tu le resteras toujours. S'enquit-Julian, ému.

- Je t'aime Julian... Dis-je, en souriant.

- hmhm... moi aussi. Répondit-il, en ouvrant ses bras."

Je ne me fis pas prier et me jetai dans ses bras réconfortant en souriant.

Mon frère n'était pas du genre rancunier mais il détestait par dessus tout la trahison. Il n'était pas non plus le genre de garçon à livrer facilement ses sentiments ou tout du moins depuis la mort de papa. Papa était mort subitement d'un arrêt cardiaque à l'âge de 51 ans alors qu'il était au travail. Maman avait été abattue par la nouvelle comme toute notre famille. Nous avions pleuré pendant des jours entiers sa mort et la douleur se s'était faite ressentir dans chaque coin de la maison pendant plusieurs mois. Notre vie avait totalement basculé et maman avait dû recommencer à travailler.
Lou n'avait que quelques mois et ma mère avait donc trouvé en elle la force nécessaire pour remonter la pente.
Moi, je m'étais plongée dans la musique, le piano, et la danse ce que j'aimais par dessus tout. C'était la seule solution de réconfort que j'avais trouvé, mis à part Alexandre.

Julian était très proche de mon père et ils faisaient tout ensemble : les matchs de football, le sport, les sorties... Il s'était littéralement effondré à sa mort et il avait perdu comme nous tous son repère dans cette maison. Il s'était plongé dans ses études pour rendre fière papa, mais aussi dans le football et avait même trouvé un petit boulot pour aider maman avant qu'elle ne soit promue à son travail.

Pendant ces mois, il ne calculait presque personne. Il avait changé, il était devenu plus mûr et il avait compris le sens des responsabilités. Il s'était formé une grosse carapace à l'intérieur de laquelle ses souvenirs et ses sentiments s'emmêlaient. Il était devenu un peu "l'homme" de notre famille.

Après, comme nous tous, il avait fini par émerger de ce trou profond où il était tombé en partie grâce à Jenny. C'était aussi pourquoi je l'appréciais beaucoup.

Depuis ce moment là, mon frère était devenu mon exemple. C'était un battant. Il vivait toujours pour ce qu'il aimait et pour ceux qu'il aimait. Et c'était en partie par ces épreuves que l'on avait traversé qu'il était devenu l'homme qu'il est aujourd'hui.

Julian et moi étions toujours tout les deux assis dans les bras l'un de l'autre sur mon lit tandis que ces multiples pensées traversées mon esprit.

"Les enfants? Cria-la voix de maman dans l'escalier."

Je m'écartai spontanément de Julian qui me regarda en souriant.

" Tu viens maman est rentrée! S'écria-t-il, comme lorsque nous étions enfants

On descendit tout les deux tout en souriant. Arrivée au salon, je pris Lou des bras de ma mère et lui fit un bisous.

"Coucou ma puce! Lançai-je, en lui faisant un sourire.

- mille mille ! Dit-elle, en accrochant ses bras autour de mon cou.

- Cava alors c'était bien avec tes copains? Lui demandai-je, enjouée.

- Oui! S'empressa-t-elle de répondre, les yeux pleins de vie.

- Maman laisse... Je vais ranger les courses avec Lou. M'exclamai-je, en la voyant déballer les sacs de course.

- Très bien. Julian tu viens m'aider pour le dîner? Rétorqua-t-elle, en souriant.

- Pas de soucis! S'enquit-Julian, rapidement."

Je partis alors ranger les courses avec Lou qui n'arrêtait pas de sauter partout en me passant les articles situés dans les sacs réutilisables.

Une fois fini, nous nous assîmes tous à table pour déguster un bon plat de lasagnes en famille. C'était ça que j'appréciais par dessus tout : ma famille.
C'était à la fois mon moteur, ma vie et mon essentiel.