12. Gauthier

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-Ma tête bourdonne, j'ai chaud, j'entends quelque chose qui bât lentement. Je reconnaitrais cette odeur entre mille : musc et santal. Je lève les yeux et me rends compte que je suis effectivement allongé sur le torse d'Adam.

Mais qu'est-ce que je fais ici ? je papillonne des yeux, je me passe la main sur le visage et je m'assois. Il pose le livre qu'il était en train de lire sur la table de chevet.

-tiens tes lunettes, ça va mieux ? m'interroge Adam, tu as meilleure mine qu'hier soir, tu te souviens de ce qui s'est passé ? O'clock s'approche du lit, il nous regarde tour à tour.

-l'orage ? la pluie...ça me revient maintenant, mais...je soulève la couette, je suis en pyjama ? je cherche mais la dernière image dont je me rappelle ce sont des phares qui m'éblouissaient.

-oui c'était moi qui rentrait avec ma sœur de l'incendie, on y étaient ensemble. Quand on est arrivé tu étais prostré devant ma porte avec le chien , tous les deux trempés jusqu'aux os. Il a bien fallut que je te passe un pyjama. Mais j'ai fermé les yeux comme tu m'avais demandé rit-il, je n'ai rien vu. C'est Barbara, ma sœur, médecin qui t'a examiné, elle a prescrit du repos, du paracétamol et de boire beaucoup. Tu veux que j'aille te faire un thé ? il se lève, il porte simplement un bas de jogging.

- pour le pyjama..., je rougis et je baisse les yeux, gêné.

-hé Gautier,il revient s'assoir sur le lit, des corps d'homme j'en ai vu plus d'un ! Ça ne me gêne pas d'avoir fait ça au contraire, il sourit. Je voulais t'aider au mieux.

-oui, mais de là, à me voir nu. Je bredouille. Je ne suis pas bâti comme toi dis-je dégouté, un bien maigre échalas, oui ! je rougis malgré moi.

-Au contraire, je crois que tu ne te rends pas compte, tu es magnifique, ne doute jamais de toi, les corps des hommes ça me connait, tu es grand, fin, tu es très attirant. Ta femme ne te le dit pas chaque jour ? il me caresse la jambe dans un geste réconfortant.

-Alix ? ce n'est pas son genre et puis tu sais...ça fait longtemps, enfin...je me racle la gorge. On est toujours marié mais c'est plus par habitude qu'autre chose, d'ailleurs elle va demander le divorce, je pense, elle a l'air très attaché à Rome et aux romains aussi. Je sais pas pourquoi je te raconte tout ça. Dans tout ce bazar ce qui m'embête le plus c'est Juliette, j'ai peur qu'elle l'emporte avec elle, ce serait trop dur sans elle, elle me manque en ce moment, tu sais. Je baisse la tête.

-je me doute, enfin je ne suis pas père mais elle a une bouille tellement attachante, il continue avec ses doigts maintenant il fait des cercles.

Il me regarde tellement intensément, on dirait qu'il attend que je dise quelque chose en particulier, mais quoi... ha oui je sais !

- je me doute que tu as vu...les traces sur mes bras et mon epaule, je souffle, à part les médecins et la famille, personne ne les a vu, j'ai honte devant toi, mes yeux se brouillent malgré moi, je sens l'oppression sur la poitrine, ça y est la crise revient, mes larmes coulent le long de mes joues sans que je puisse les arrêter.

-Gauthier non, il lâche ma jambe et m'entoure de ses bras et comme un aimant je viens blottir ma tête sur son torse, laisse-toi aller. Je ne te jugerai jamais tu m'entends, regarde moi. Doucement il met un doigt sous mon menton et me relève la tête. Il me sourit chaleureusement.

- j'aurai voulu que tu n'ai pas cette image-là, c'est tellement moche. Je me dégoute moi-même,je ne veux pas de ta pitié Adam, tu vas me voir différemment maintenant.

-ça c'est sûr mais pas pour ce que tu crois, tu ne te souviens pas de tout ce qui s'est passé cette nuit ?

Je lève les sourcils, ses yeux pétillent, ses fossettes apparaissent.

Au-delà des méandresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant