37. Simon

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Je dévale les escaliers en trombe, mon cœur tambourine. Je serre fort les clefs de ma voiture, heureusement elle est garée juste en bas.

Si Adam n'était pas arrivé à temps ! Je ne peux m'empêcher de le ressasser.

J'arrive en moins de 20 minutes à l'hôpital.

-Simon, bonjour, tu as un problème ? me demande l'infirmière de l'accueil.

-Claudine, bonjour, non je viens voir un ami. Je viens d'apprendre qu'il a été amené hier aux urgences : Quentin Brumont, je me ronge l'ongle du pouce.

-Il est dans la chambre 323, troisième étage, à droite en sortant de l'ascenseur. Bonne journée Simon.

-Merci Claudine, à vendredi.

Quand j'arrive devant la porte, je ne vois personne devant, je toque hésitant, comme je n'entends aucune réponse, je rentre d'autorité.

La chambre est dans la pénombre, une masse dans le lit tourne le dos vers la fenêtre.

-Quentin ? c'est moi. C'est Simon.

-Qu'est-ce que tu fais là ? Rentre chez toi, tu as été assez clair. On n'a plus rien à se dire.

La voix est faible, il ne bouge pas. Je tire une chaise vers le lit et m'assois à côté de lui.

-Je voulais avoir de tes nouvelles, j'avance ma main sur les couvertures jusqu'à toucher sa hanche. Il se crispe.

-Comment tu as su ? il souffle.

-J'ai vu Adam.

-Je comprends mieux maintenant. Rentre Simon, je vais bien, ne te sens pas responsable de tout ça. Sa voix est lasse.

-C'est ici que je veux être, avec toi. Je caresse sa hanche.

-J'ai pas besoin de ta pitié, je ne veux pas que tu me vois comme ça, il remonte le drap sur lui.

-Regarde-moi, je murmure, s'il-te-plait Quentin. On peut discuter ?

-Qu'est-ce qui a changé pour toi ? Mis à part que j'ai eu un coup de blues, tu peux me dire ? Il s'assoit et me regarde droit dans les yeux, hostile.

-J'ai fait un mauvais choix tout simplement, tu peux me pardonner ? je prends ses mains entre les miennes, elles sont glacées mais il ne me repousse pas.

-T'as parié sur le mauvais cheval et là tu te rabats sur ton choix numéro 2. Et si on reprenait "Quentin le gamin", tu vois ça rime ! il ricane l'œil noir.

-Tu as raison de me détester, je mérite tous tes reproches, je suis impardonnable. Je comprendrais que tu ne m'accordes pas une deuxième chance...

-Tu en voudrais une ? ses yeux s'agrandissent.

-C'est trop tard ? je caresse l'espace entre ses pouces et ses index, là où sa peau est douce.

-Putain, tu fais chier Simon, même là je ne peux pas te détester ! il souffle en fermant les yeux.

-C'est un oui ? je tente hésitant.

Il ferme toujours les yeux et marmonne dans sa barbe naissante des mots indéchiffrables.

-Il va falloir que tu sortes les rames Simon et que tu me séduises dans les règles. Je ne suis pas un mec facile, il fait la moue.

-Des fleurs, des chocolats et un repas chez moi dés que tu sors ? je tente soudain timide.

-Ouais, c'est un bon commencement. Mais je t'avertis, à partir d'aujourd'hui c'est moi que tu viendras reluquer depuis les tribunes, pas un autre joueur et tu m'as très bien compris !

Au-delà des méandresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant