45. Marie

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Je regarde sur le pont supérieur la baie de Naples, c'est magnifique dans le soleil couchant. Je respire l'air marin. La navette vient de nous ramener sur le bateau, je fixe les lumières de la ville, je n'ai pas encore envie de rentrer dans ma cabine.

-Tiens, tu dois avoir froid, Armand pose délicatement sa veste sur mes épaules.

-Dire que demain nous rentrons sur Marseille, j'ai déjà la nostalgie, je serre le tissu autour de mon cou.

- On repartira si tu veux et puis tu m'as dit que ta fille vivait à Paris le temps de son stage, je serais ravi de te faire visiter ma ville. Enfin si tu veux !

-Qu'est-ce que je vais dire à mes enfants ?

-La même chose que moi, qu'on est heureux, ça fait longtemps que tu es veuve et que moi je suis divorcé. On peut bien refaire notre vie, on est jeune non ?

-T'es bête, je pouffe, la main devant la bouche.

-Pas de pression, ok ! On va à notre rythme.On se connait depuis une semaine ! On s'apprivoise tous les deux. Il claque dans ses mains : bon on rentre, j'ai une faim de loup !

Arrivée devant ma cabine, j'ai un papier coincé dans ma porte, il faut que je rappelle un numéro de téléphone, je cherche dans mon sac à main mon portable mais il n'y est pas. Je rentre et le repère immédiatement sur ma table de chevet, je l'ai oublié ce matin en partant pour la visite de Pompéi.

J'ai une dizaine d'appels de Barbara, je blêmis pourvu qu'il n'y ait pas de problème. Je compose le numéro inscrit sur le papier.

-Allo, bonjour, vous êtes Marie Belterne ? me dit une voix grave que je ne connais pas.

-C'est bien moi, je viens de trouver votre message, il y a un problème ?

-Je suis Géraud Doreman, je suis architecte, le collègue de Gauthier Demancel. Je suis ami avec votre fils Adam et votre fille Barbara. C'est elle qui m'a demandé de vous rappeler car elle est occupée en ce moment. Je suis désolé de vous annoncer cela par téléphone mais il y a eu un problème aujourd'hui avec Adam à son travail.

Je m'assois mécaniquement sur mon lit, mes jambes ne me portent plus.

-C'est grave ? je tremble en parlant.

-Il est actuellement aux soins intensifs car il a fait une mauvaise chute, il a été transporté dans l'hôpital où travaille Barbara. Il a une jambe de cassé et deux côtes fêlées. Heureusement qu'il était attaché mais sa tête a heurté le sol et il est inconscient pour l'instant. Je préfère vous prévenir mais les médecins sont confiants, il doit se reposer pour l'instant et Barbara discute avec eux. Marie, ça va ? vous permettez que je vous appelle Marie ?

-Oui, je murmure. M. Doreman, vous ne me cachez rien, c'est sûr ?

-Je vous ai tout dit, je sais que votre voyage se termine demain mais peut être voudriez-vous rentrer plus tôt ?

-Oui, je voudrai être auprès de mes enfants le plus vite possible, je me relève d'un bond.

-J'avais anticipé votre réaction, j'ai donc organisé votre départ,  à l'accueil du bateau, ils sont déjà au courant pour vous ramener sur terre et vous trouver un taxi. Votre billet de retour vous attend à l'aéroport vol 758, à 20h10, je vous attendrai à votre arrivée Paris avec Barbara.

-Merci pour tout M. Doreman, je fais ma valise et je pars immédiatement, dites-le s'il-vous-plait à Barbara, je pense fort à tous les deux.

-Géraud, s'il-vous-plait. Marie, restez confiante, il est solide, à tout à l'heure, bon vol.

Au-delà des méandresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant