68 . Marie

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- Adam ? Gauthier ? C'est Marie et Armand, je toque à la porte de la grange rénovée. La voiture d'Edmond est garée juste devant, preuve qu'ils doivent être là.

-Bonjour, je ne m'attendais pas à vous voir ici...Gauthier chuchote, entrez, entrez, ne restez pas dehors.

Nous rentrons en enlevant nos écharpes, le temps s'est refroidi cette semaine.

-Hou là là, il y a eu une tornade ici, je dépose mon manteau sur un tabouret du bar.

-Oui, c'est à dire que c'est un peu compliqué depuis hier soir, Gauthier chuchote toujours gêné en refermant la porte de la chambre.

-Ça ne va pas ? Il y a un problème ? C'est Adam ? je le presse de questions en remarquant son air perdu.

-Adam a eu une très forte migraine hier soir et malgré les médicaments il avait toujours mal.

-Vous avez appelé Barbara ? Vous n'êtes pas allés à l'hôpital ? Mon dieu s'il avait quelque chose de grave ! Armand s'approche de moi et me serre dans ses bras.

-Marie, ne t'inquiète pas, il m'embrasse la tempe.

Je me saisis de mon portable et cherche le numéro de Barbara.

-Adam ne voulait pas inquiéter personne, vous vous doutez. Aller à l'hôpital ? impensable pour lui. Il a pris les médicaments prescrits et puis j'avoue sans le lui dire, je suis sortis discrètement appeler Marc, vous savez l'ami de Barbara. Il m'a rassuré.

-Ah bon tant mieux, je souffle en me hissant sur le tabouret de bar.

-Tu vois Marie, ils sont grands tous les deux, Armand me taquine en s'asseyant à son tour.

-Je ne savais pas que ça lui arrivait. Je foudroie Armand qui ricane.

-À vrai dire on savait que ça pouvait arriver mais c'est la première crise de cette importance. On a essayé tous les remèdes trouvés sur internet : la caféine, la menthe poivrée, l'obscurité, le silence, le froid... Il s'est enfin endormi à 5h00, ce matin. Il était épuisé.

-Tu n'as pas l'air bien non plus, je ne peux m'empêcher de le dévisager.

Il est pale, ses yeux sont cernés, preuve qu'il n'a pas dû beaucoup dormir lui non plus. Sa chevelure est fournie d'épis. Il fait peine à voir.

-Moi c'est moins important, je ferai une sieste cet après-midi, à moins qu'Adam ait envie de sortir auquel cas...il hausse les épaules comme une évidence.

Je ne peux m'empêcher de le dévisager, il porte le sweat d'Adam, je ne l'avais pas remarquer en arrivant, c'est donc preuve qu'il est beaucoup plus stressé qu'il ne veux le laisser paraitre.

Tu vois Marie, Barbara a raison, tout son monde tourne autour de mon fils.

-Il y a eu un problème dans la cuisine, je me soulève légèrement sur le tabouret et regarde surprise le chaos qu'il y règne.

-Je n'ai pas dormis, je me suis inquiété malgré tout, c'est rare de voir Adam qui se plaint qu'il a mal. Alors, je voulais lui faire une surprise pour quand il se réveille, un petit plat qui réconforte. Moi ma grand-mère me faisait du pain perdu. Il hausse les épaules rougissant.

-C'est une bonne idée, Armand lui serre l'épaule.

-J'ai honte de vous montrer le résultat, Gauthier souffle.

Il nous présente une assiette où je me retiens de sourire devant le résultat de l'essai culinaire.

-C'est moche, hein ? Je suis sûr que ça va être immangeable en plus ! se lamente Gauthier.

Au-delà des méandresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant