La Corée du Sud réduit le temps de travail à 52 heures par semaine

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Cette réforme, qui s'appliquera en juillet dans les entreprises de plus de 300 salariés, vise à améliorer la qualité de vie des Coréens – et à créer des emplois.

"Après cinq années de discussions, la majorité et l'opposition ont finalement trouvé un accord", constate le Kyunghyang Shinmun. Le 27 février, le Parlement sud coréen a réduit le temps de travail légal à 52 heures par semaine, contre 68 heures auparavant.

Cette mesure, rappelle le Korea Herald, "faisait partie des promesses de campagne de Moon Jae-in", élu président en mai dernier. Elle s'appliquera le 1er juillet dans les entreprises de 300 salariés et plus, en janvier 2020 dans celles employant entre 50 et 299 personnes et en juillet 2021 pour les autres. Le nombre de secteurs pouvant s'affranchir de cette durée légale est par ailleurs ramené de 26 à 5 (dans deux branches : les transports et la santé).


Améliorer la qualité de vie

Jusqu'à présent, les Coréens travaillaient jusqu'à 40 heures par semaine, auxquelles pouvaient s'ajouter 12 heures supplémentaires et 16 heures le week-end. Désormais, le travail du samedi et du dimanche sera compté en heures supplémentaires – mais, contrairement à ce que demandaient les syndicats, il sera payé moitié plus, comme aujourd'hui, et non pas le double. Nombre de salariés risquent donc de voir leur rémunération baisser.

Cette réforme permettra aux travailleurs "de bénéficier d'une meilleure qualité de vie", estime néanmoins le Kyunghyang Shinmun. Surtout, ajoute le journal "dans cette période de faible croissance, il était terriblement nécessaire de raccourcir le temps de travail pour augmenter le nombre d'emplois." Selon certaines études, le passage aux 52 heures pourrait entraîner la création de 600 000 à 700 000 postes.


Un compromis réaliste et raisonnable

Mais il pourrait aussi représenter "un lourd fardeau pour les petites entreprises", s'inquiète le JoongAng Ilbo, qui précise : "Près de 70 % de l'augmentation du coût du travail, estimée à 12 000 milliards de wons [9,3 milliards d'euros] par an, devrait être à la charge des entreprises de moins de 300 salariés." Or nombre de PME ont déjà du mal à absorber la hausse de 16,4 % du salaire minimum, entrée en vigueur au début 2018.

Selon le Korea Herald, "cette réforme est un compromis réaliste et raisonnable, qui prend en compte les demandes des syndicats et des employeurs". Si la majorité et l'opposition ont trouvé un accord, ajoute le quotidien, c'est parce qu'il est clair pour tout le monde que les Coréens travaillent trop.

De fait, note le JoongAng Ilbo, "la Corée est le troisième pays de l'OCDE, derrière le Mexique et le Costa Rica, où l'on travaille le plus [ce classement ne prend pas en compte des pays comme l'Inde et la Chine]. En 2016, le Coréen moyen travaillait 2 069 heures par an, soit bien plus que la moyenne de l'OCDE, qui s'établissait à 1 763 heures."


Source : Courrier international

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