La géographie du pays

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Montagneuse et compacte, la Coréen du Sud offre peu d'espace à une population qui se concentre ainsi dans des zones urbaines surpeuplées et fortement industrialisées. Laissant avec bonheur les reliefs à quelques somptueux parcs nationaux.


Que vous exploriez le pays à pied, en voiture ou en avion, partout vous verrez se dresser des collines ou montagnes. Ces sommets sont souvent présents dans le lyrisme enjoué de la poésie classique (sijo시조) du grand écrivain Yun Seondo (윤선도), ou sur les nombreuses peintures représentant le Geumgangsan (금강산, la « montagne de Diamant »).

De la Mandchourie à l'île de Jeju – mer de Chine orientale –, des chaînes rocheuses couvertes de forêt hérissent le territoire : seuls 30 % de la superficie de la péninsule sont dépourvus de relief. Mais ces montagnes n'atteignent pas des hauteurs bien considérables : elles culminent à 2 744 m – sommet du Baekdusan (백두산) – sur la frontière séparant la Chine de la Corée du Nord, et ne dépassent pas 2 000 m en Corée du Sud, avec le Jirisan (지리산, 1 915 m) qui domine la province du Jeollanam-do (전라남도), ou le volcan Hallasan (한라산, 1 950 m) sur l'île de Jeju. La péninsule coréenne, de taille relativement modeste, s'étire sur environ 1 000 km de long, et mesure seulement 215 km de large à son point le plus étroit. A vol d'oiseau, Séoul se trouve approximativement à 1 100 km à l'est de Pékin, et à 1 400 km de Tokyo.


Une ancienne passerelle :

C'est sailli de l'énorme masse continentale asiatique, l'une des plus anciennes terres du globe, datte de précambrien – de moins 2,7 à moins 1,6 milliards d'années – et s'appuie sur un socle granitique et calcaire très dur. En fait, lorsque vous descendez ou remontez la péninsule, vous suivez une sorte de « passerelle » qui plongerait vers l'ouest et la mer Jaune. Cette inclinaison, provoquée par la pression volcanique exercée il y bien longtemps, a laissé au large de la côte ouest des centaines d'îles. Parallèlement, d'importantes variations de marées, combinées à l'enfoncement de la plateforme continentale, ont créé d'interminable bras de mer, dont les hauts fonds miroitent comme des lacs d'azur à marée haute.

Sur la côte est, face à la mer orientale – ou mer du Japon pour les non-coréens –, les montagnes s'avancent jusqu'au littoral, dont elles dominent les petites criques. Ces eaux orientales, refroidies par le courant qui descend de la côte sibérienne, nourrissent saumons et seiches en abondance, tandis que les eaux plus chaudes et moins profondes de la mer Jaune alimentent palourdes, huîtres, crevettes et autres mollusques.


Escale migratoire :

Le long de la côte ouest dentelée, de vastes roselières accueillent tout un éventail d'oiseaux aquatiques – à commencer par fameuse grue de Japon ou de Mandchourie (Grus japonensis), emblème du Japon. On pensait l'espèce éteinte lorsque George Archibald, président de l'International Grane Foundation, découvrit en 1977 une vaste colonie qui prospérait dans la zone démilitarisée (DMZ) – ce no man's land ultra surveillé, entre le Nord et le Sud, est contre toute attente devenu un paradis pour la faune sauvage. Ces hauts fonds hébergent également la grue à cou blanc (Grus vipio) et de nombreuses espèces de canard, oies et cygnes. La Corée compte une importante population de cigognes orientales, ou cigognes à bec noir (Ciconia boyciana), dont les énormes nids coiffent les arbres partout dans le pays. La péninsule sert également de halte temporaire aux nombreux oiseaux migrateurs de passage.

Depuis quelques années, la population aviaire s'est nettement remplumée, bien aidée par diverses réglementations. Le faisan, proche de l'extinction il y a dix ans, est ainsi redevenu très commun. Les colonies de moineaux ont même pris une telle ampleur que leur chasse au filet est aujourd'hui autorisée à l'automne.

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