On peut dire que c'est un journal?

Mardi 20 Mars 2018

Complètement lessivée, je viens ENFIN vous raconter ma journée d'hier. Alors, qu'on se le dise, un enterrement, ce n'est pas JUSTE l'enterrement, c'est aussi TOUT ce qu'il y a avant!! :o ET franchement, WOW! Ça épuise de ouf!! :o 

Alors, je me suis levée à 7h en ce lundi matin, préparée mentalement à la dure journée qui allait suivre, mais hyper stréssée par la journée elle-même! 

Je me suis lavée, habillée, et ensuite, je me suis entraîné avec mon frère et avec mes soeurs. Alors, comment vous dire que non, je n'étais décidément pas prête (pour la flûte). 

A 8:50, nous avons commencé à courir partout car nous devions partir dans dix minutes. J'ai grignoté quelques gâteaux plus pour avoir quelque chose dans le ventre que par véritable faim. Il fallait penser à APRES la cérémonie, est-ce que nous avions tout? Est-ce que nous étions prêt? Nous n'oublions rien? 

Finalement, ce fut avec un quart d'heure de retard que nous partîmes. J'avoue que plus nous nous rapprochions du fameux moment fatidique, plus, j'avais la trouille. 

Enfin, nous fûmes au funérarium. Là, où devait avoir lieu la mise en bière (le moment où l'on ferme le cercueil). 

Quand nous sommes rentrés dans la salle, au début, personne n'osait s'avancer, ni mes cousins, ni ma famille. Alors, je suis allée voir le corps, et là, j'ai détaillé mon père. 

Comment expliquer ce que je veux dire clairement? En fait, je ne le reconnaissait pas. C'était lui, et pas vraiment lui. Comment le reconnaître avec cette peau de couleur jaune? Ces traits si boursouflés? Ses extrémités bleuté? Non, décidément, ce n'était pas mon père et ce corps me faisait peur. 

Je l'ai d'ailleurs dit. On m'a demandé comment il était et j'ai répondu: "Ce n'est pas lui. Lui, il me fait peur."

Johanna, ma soeur, a même dit la même chose après l'avoir vu: "ce n'est pas lui. Ce n'est pas mon père".

Pourtant, nous savions que c'était lui. Mais je ne sais pas.. Ce n'était pas vraiment l'image que nous avions de notre père. Nous l'avions déjà tant de fois imaginé heureux ailleurs (au paradis) que, non, ce n'était pas lui, ici bas. 

Enfin, le maître de cérémonie, le médecin légiste (je pense que c'était ça) et la police sont venus fermer le cercueil. Une fois ça de fait, nous devions aller au crématorium... en quittant la salle, même si nous étions triste, et que ma famille à pleurer (ainsi que mes cousins etc) sauf moi, bah, on a quand même plaisanté, nous rigolions etc. Ça a fait du bien. 

Ensuite, nous sommes donc allés au crématorium, et là, nous a rejoint la famille du côté de ma mère (la sœur de ma mère, son mari et ses enfants, ainsi que leur mère - à ma tante et ma mère- , son compagnon,  la fille de son compagnon et son mari). Là, tout le monde pleurait en se disant bonjour. Trop de peine pour eux. Moi aussi j'étais triste, mais je savais que mon père était là, avec nous, et qu'il aimerait pas nous voir pleurer. Et je ne ressentais pas autant de tristesse que le jour où je l'ai vu mourir devant mes yeux... Le jour, où je m'en suis tellement voulu d'être arrivé trop tard. Au moment où ils avaient déjà débranchés les machines...  

Bref, du coup.. Heu.. Où en étais-je? (Voilà, tu pars partout là tu restes pas concentrée...). Du coup, nous avons fait une petite cérémonie avant qu'on brûle le corps. Et c'est au moment où le corps est partit que ça m'a fait un coup. Genre, c'est là, que j'ai vraiment, vraiment réalisé que mon père, bah, je le verrais plus jamais. Pas que j'avais pas réalisé avant... Mais je sais pas... 

Ensuite, on a enchaîné sur la cérémonie à l'église. Alors, vu qu'on était en avance, bah, on s'est entraîné vite fait. Comment dire? J'étais ENCORE MOINS prête qu'avant!! :o Je faisais encore plus de fautes!! Mon copain, ne répondait pas au messages, je savais pas s'il allait être à l'heure pour la cérémonie. Et je sais que mentalement, s'il n'avait pas été là (ou en retard, je me serais effondrée, car c'est mon soutien principal, mon pilier et mon repère en ce moment). Quand, il est arrivé, je me suis LITTÉRALEMENT jetée dans ses bras, et j'ai senti un putain de poids s'envoler. J'ai été TELLEMENT soulagée qu'il soit là!! :o 

Bref, du coup, nous sommes allés dans l'église et là, la cérémonie a commencé. ET franchement, au moment de de jouer de la flûte et des témoignages, j'étais vraiment stressée  (ah, parce que ça change de d'habitude?). Oui, ça changeait de d'habitude car TOUT mon corps tremblait... Et quand j'ai commencé à lire, j'ai du prendre deux ou trois inspirations pour me calmer. Ensuite, j'ai lu, et là... WOW!! La sérénité totale!! :o J'étais tellement  bien, comme sur un petit nuage de bientitude. (tu inventes des mots, là, non?). 

Adélie, ma sœur de dix-neuf ans, n'a pas réussi à lire son texte, je lui ai donc lu. A la fin de la cérémonie, il y a tellement de gens qui m'ont dit que j'ai été très forte, que j'avais beaucoup de courage, que mon témoignage était magnifique et que j'inspiré de l'amour et de la sérénité.. Enfin, bref, on m'a fait une tonne de compliments... Je ne sais pas s'ils étaient sincère ou si on me disait ça car c'était un enterrement.

Ensuite, nous sommes allés manger dans une salle prévu à cet effet (un banquet) mais Machin était déjà partit avec ses parents et sa soeur. Du coup, j'étais avec mes cousins. Et franchement, nous avons bien ri (oui, encore une fois). Ensuite, nous sommes allés chez ma mamie (du coté de ma mère), et là, j'étais morte. D'avoir eu trop d'émotions toutes la journée, j'en pouvais plus! :o 

Là, il fait beau, je suis avec Johanna, à la maison. Nous n'avons envie de voir personne. Nous sommes fatiguées.... Le soleil brille, les chats dorment, ainsi que mes chiennes... Tout le monde va bien.. Et vous? Comment allez vous? 

Milles bisous. Merci d'être là! :)