— Je suis au bout de ma vie

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

— Je suis au bout de ma vie.

— C'est le cas de l'dire.

Je pose mon plateau sur la table et m'assois à côté d'Ulrich qui relève la tête vers Maxance.

— T'as le sens de l'humour dis-donc.

— L'endroit est assez glauque, faut penser à détendre l'atmosphère.

— Je suis d'accord. Comme ça les Dirigeants penseront qu'on s'acclimate bien à notre nouveau mode de vie.

Le regard perdu dans mon assiette de raviolis je n'écoute que vaguement ce qu'ils disent jusqu'à voir Joe me passer une main devant les yeux.

— Hein ?

— Il y a que toi qui n'a pas l'air de t'y faire.

— À quoi ?

Ulrich montre le Réfectoire d'un geste circulaire avec sa fourchette avant d'en manger les raviolis plantés dessus. Les regards de mes camarades rivés sur moi me mettent mal à l'aise. Non je ne m'habitue pas à cet endroit. Pas complètement. Je pourrais si je connaissais la vérité sur ce qu'on attend de nous et qu'un moyen de retourner chez moi, où tout est normal, existait.

— Ah. Si. C'est juste que... Je suis casanière. J'ai du mal à m'habituer quand on me change d'environnement.

— Tu parles de toi comme si t'étais quelque chose.

— C'est pas ce qu'on est ?

Joe baisse la tête et Ulrich n'a pas l'air de faire attention à ce que j'ai dit. Seul Maxance me regarde avec insistance alors je risque un oeil vers lui.

— T'es un peu parano XX96-15.

En tant normal je pense que j'aurais rigolé à la plaisanterie. Mais pas aujourd'hui. Pas maintenant. Pas ici. Heureusement j'ai eu le temps de finir mon assiette quand les surveillants nous indiquent qu'il est temps d'aller rejoindre nos chambres avant de retourner s'entraîner.

*

— Aïe !

— T'es douillette !

— T'appuies exprès sur la plaie !

Ulrich lève les yeux au ciel et finit de mettre le pansement à l'intérieur de ma main. Je me suis légèrement éraflée la paume en essayant de lancer un kunaï mais heureusement Mike a dit que ça n'avait pas l'air grave et qu'un pansement suffirait. Je me sens stupide de m'être blessée comme ça. Je risque de perdre la place que j'ai ici pour un manque d'attention. Le buzz retentit et je soupire de soulagement à l'idée de savoir que la journée est terminée.

REALITY - Tome 1 ; (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant