Quatre murs en béton autour de moi

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Quatre murs en béton autour de moi. Certains que je ne pourrai jamais atteindre. Puis celui à ma gauche d'environ deux mètres de haut. Comme celui du parcours du combattant, sauf qu'ici et maintenant je n'ai pas Joe pour me faire la courte échelle. J'ai beau regarder autour de moi, je n'ai aucune idée de comment on m'a amené ici. Je ne vois pas de porte et je n'ai pas franchit de mur.

Je soupire et sors mon gant de ma poche arrière pour l'enfiler avant de me tourner vers la boîte. Comme Negan nous l'a dit, j'y trouve une boussole - chose dont je n'ai jamais su me servir -, une carte et une enveloppe.

Quand je déplie la carte, c'est pas le soulagement qui m'envahit mais un mélange de peur et de surprise quand je vois ce qui m'attend. La zone est immense. Il ne plaisantait visiblement pas quand il parlait de zone désertique, urbaine et que sais-je encore. Bon. Première étape, respirer et ne pas paniquer. Je glisse la boussole dans la poche de mon blouson et prends l'enveloppe pour l'ouvrir.

« Franchissez le mur... »

— Bah bien sûr.

Quand je m'apprête à remettre la carte dans l'enveloppe, mes yeux sont attirés vers une autre phrase écrite au dos. Et que j'ai visiblement bien fait de lire.

« Avant de perdre pied. »

— Perdre pied ? Qu'est-ce que...

Ma conversation avec moi-même tourne court quand je sens le sol trembler sous mes pieds. J'attends que ça se stabilise pour essayer de réfléchir.

— Ok. Le mur.

Je regarde autour de moi et sans que je puisse réagir, l'un des blocs de béton du fond disparaît dans le sol. J'écarquille les yeux. Pas le temps de réfléchir. Je suis à mi-chemin entre le mur et la mort. Clairement. Je me demande à quoi peuvent bien être confrontés les autres si moi j'ai le droit à un tremblement de terre. Le tremblement reprend et je vois ce qui m'entoure disparaître. Je vais perdre pied si je ne cours pas. Je fourre l'enveloppe et le plan dans l'une de mes poches et me mets à courir.

— Oh bordel ! Bon sang !

J'ai l'impression que plus je cours, plus le vide se rapproche et le mur s'éloigne. Puis je suis devant. Je ne veux pas me retourner mais je le fais quand même. J'essaie une fois, deux fois d'agripper le rebord mais c'est impossible. Je recule pour prendre de l'élan mais je glisse contre la façade avant de pouvoir m'accrocher en haut. La panique commence à m'envahir et je sens que tout disparaît. Quand je tourne la tête, la situation me permet un dernier essai. Soit je passe. Soit j'y reste. Je ne sais pas pourquoi j'attends le dernier moment. Je suis de profil regardant tour à tour le mur et le sol qui disparaît ; puis quand le vide est à un mètre de moi et que l'adrénaline me prend aux tripes, je m'élance et saute pour atteindre le rebord en prenant appui sur mes pieds. Je tiens. Mes mains me tirent, je suis pendue les pieds dans le vide, un gouffre sous moi qui s'est arrêté au niveau du mur. Si je lâche, c'est trop tard. Ma plaie me fait mal à travers le gant parce que j'appuie dessus. Je ferme les yeux et vide mon esprit le plus possible. Se concentrer. Aller chercher la motivation au plus profond de moi.

REALITY - Tome 1 ; (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant