Un frisson me parcourt le bras

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

       Un frisson me parcourt le bras. J'essaie de me tourner mais je me heurte à une paroi. Tant bien que mal je parviens à me mettre sur le dos, les yeux rivés sur le plafond blanc. J'essaie de me remettre les idées en place. Ne pas paniquer. Je ne sais pas si on me surveille, si on attend que je fasse un mouvement indiquant que je suis réveillée. Mon premier réflexe est de regarder mes mains et de vérifier que ce n'est pas l'effet du calmant que l'on m'a injecté qui m'a fait voir mes dix doigts. Je sais que je ne rêve pas. Je le sens, l'atmosphère qui m'entoure me le fait comprendre mais je ne parviens pas à l'assimiler complètement. Malgré mon angoisse d'être observée, je me redresse pour être en position assise et...

      — Putain !

      Je sursaute en voyant que je suis toujours dans cet horrible cercueil noir et me précipite par-dessus la paroi pour en sortir et m'en éloigner. Si ne pas être dans mon lit n'était pas un rêve, j'aurais préféré que ça, cet objet horrible en soit un. Qu'est-ce que c'est que ce bordel de mettre des gens dans des cercueils ? C'est quel genre de fétichisme ? Je me prends la tête dans les mains comme si me boucher les oreilles et fermer les yeux allait me renvoyer dans mon lit. Je me concentre sur ma respiration, je compte jusqu'à six trois fois et je rouvre les yeux. Le sol est un carrelage blanc, si brillant que je pourrais m'y voir comme dans un miroir. Quand je relève les yeux, j'entreprends d'analyser la pièce où je me trouve. Quatre murs, deux blancs, un gris anthracite et un que je soupçonne être une vitre sans tain. La probabilité d'être observée m'effraie et je tourne rapidement la tête pour apercevoir une porte coulissante dans le fond. La pièce est minuscule, assez grande pour y faire tenir un WC et un lavabo. En le voyant, je réalise que je meurs de soif ; mais en voulant tourner le robinet, l'eau ne coule pas. Je soupire et retourne dans ce qui est à priori une chambre. Le plafond est très haut, même debout sur une chaise on ne pourrait pas l'atteindre. Il n'y a pas de lit, ni de meubles - je ne risque pas de mettre fin à mes jours -. Seulement cette boîte glauque posée sur un bloc de béton surélevé au milieu de la pièce. Effrayée par l'objet, ma curiosité prend le dessus et, loin de me rallonger à l'intérieur, je pose ma main sur le côté. Il est froid, lisse, je sens sa brillance à travers mes doigts. Je le regarde et je laisse ma main glisser dessus, autour jusqu'à sentir la pointe de mes doigts buter sur une plaque dorée vissée sur le dessus du couvercle. Je penche la tête sur la droite pour lire ce qui est gravé.

      — XX96-15.

      Sans m'en rendre compte je fronce les sourcils. Quitte à pousser le côté glauque à son paroxysme ils auraient pu y graver mon nom. Sans m'attarder dessus, je relève la tête, attirée par un objet rond accroché dans le coin gauche de la pièce. Je m'approche et y distingue un point rouge qui clignote. Je ne sais pas où je suis, mais je sais que c'est une caméra qui peut observer à 360° et le doute qui planait s'évanouit. Il n'y a aucun doute que là-derrière, on me regarde. Je me retiens de leur montrer mon majeur et un bruit de l'extérieur me fait sursauter. Je tourne la tête vers la porte et je pourrais jurer en avoir vu quelqu'un partir. Je me précipite vers elle et tente de l'ouvrir mais sans étonnement, je la trouve fermée. Je devais inconsciemment le savoir, sinon j'y serais allée plus tôt. Après tout, dans les films et dans ces situations les portes sont rarement ouvertes. Ça se saurait. Je me hisse sur la pointe des pieds pour voir à travers le hublot mais je fais face à un mur en béton et ce que je devine être un couloir. Je soupire et je regarde tour à tour la caméra et ce que je pense être une vitre sans tain. Qui que ce soit, il y a quelqu'un. Je retourne près du cercueil et me laisse glisser contre le béton pour m'asseoir au sol. Il est hors de question que je remette un pied dans cette boîte, c'est dégoutant et ça me donne la chair de poule.

REALITY - Tome 1 ; (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant