— Tu as fait un double noeud ?

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      — Tu as fait un double noeud ?

      Ulrich s'approche de moi et tire sur les deux extrémités de la corde pour vérifier la solidité du noeud que je viens de me faire autour de la taille. Puis il vérifie le sien avant de prendre le reste de nos cordes pour aller les attacher autour du rocher qui lui semble le plus solide.

      — Recule le plus possible pour tendre la corde.

      Je m'exécute et recule à l'opposé de la pierre pour voir si la corde est solide et si son noeud est assez serré.

      — Ça m'a l'air bon. On n'a pas le choix de toute façon. On a déjà perdu du temps.

      Je me sens un peu coupable parce que sans ma crise d'angoisse, on aurait sans doute rejoint la terre ferme plus tôt.

      — Désolée.

      Ulrich se relève et hausse les sourcils.

      — Pourquoi ?

      — Pour le vertige.

      — Ne sois pas stupide. Tout le monde a des peurs (il regarde en direction de la caméra qui nous fixe) et ils jouent dessus.

      Je ne réponds rien et je le suis quand il s'avance vers le bord.

      — Je vais descendre quelques mètres pour assurer la solidité de la corde.

      — Et si elle casse ?

      — Je meurs.

      Malgré tout je souris parce qu'il essaie seulement de détendre l'atmosphère pour qu'on évite de penser au pire. On est tous les deux conscients que si l'un de nous se blesse ou meurt, ça n'importera pas grand-chose aux Dirigeants. Leur choix de savoir qui garder se fera plus vite. Peut-être même qu'ils espèrent que les jeunes s'éliminent lors de ce genre d'épreuve pour se satisfaire de ne pas avoir à choisir qui doit rester ou non.

      Ulrich parcourt le bord de la falaise de long en large et se place là où ça lui semble le plus solide. Il se retourne vers moi, se place à la limite du bord et me fait un clin d'oeil avant de se lancer dans le vide. Mon coeur loupe un battement et je ne peux pas m'empêcher de mettre une main devant ma bouche par surprise. Il est la définition de « ne pas réfléchir ».

      — Ulrich ?

      Silence. Pendant un moment j'ai peur que la corde ait lâchée mais le rocher n'a pas bougé. Puis au bout de quelques minutes, sa voix rauque me parvient en écho.

      — Tu peux y aller.

      Je prends une grande inspiration et m'approche du bord. Quelques mètres plus bas, Ulrich tient sa corde et a réussi à se caler contre la paroi. Je me retourne et me positionne de la même manière qu'il l'a fait.

REALITY - Tome 1 ; (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant