Noa pensait vivre sa vie de manière la plus classique jusqu'à ce fameux soir où elle s'endort et se réveille entourée de personnes en blouses blanches, dans un cerceuil. Prise de panique, les mots ne parvenant pas à franchir ses lèvres, elle voit un...
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Je me réveille en sursaut quand l'encyclopédie tombe au sol et que j'entends mon Matricule dans le haut-parleur. Mon pyjama est trempé de sueur à cause de la nuit mouvementée que je viens de passer. Pendant plusieurs heures j'ai continué de lire et relire les bouquins et je me suis endormie dessus, des images horribles plein la tête qui m'ont hantées toute la nuit sous forme de cauchemars. J'étais spectatrice de chaque scène. Des scènes de guerre, de rapt d'enfants, des réunions de personnes et des enfants que l'on endort avant de les faire passer par la cryogénisation.
Après mon rapide passage dans la salle de bain pour me rincer le visage, je m'habille et je ramasse les quatre livres que j'ai emprunté la veille et je quitte ma chambre pour aller vers l'ascenseur. J'appuie sur l'icône du livre et à peine quelques secondes plus tard je suis dans le couloir qui mène à la bibliothèque. La plaque des horaires indique qu'elle est censée être fermée mais quand je tente d'ouvrir la porte, elle ne résiste pas. J'entre silencieusement dans l'idée de déposer les livres avant de repartir discrètement pour être à l'heure au petit-déjeuner, mais je vois la bibliothécaire, toujours à la même place, qui me dévisage.
— Bonjour.
— Vous avez l'air bien pâle.
Ça se voit tant que ça que j'ai mal dormi apparement.
— Je n'ai pas très bien dormi.
Elle me suit du regard pendant que je me rends au rayon pour remettre mes livres en place.
— Je vous avais dit de ne pas emprunter ces livres. Ce qu'ils contiennent n'a rien de bon.
Je ne réponds rien parce qu'au fond de moi je me rends compte qu'elle a raison et comme je n'aime pas avoir tort, autant me taire. Une fois les livres remit correctement sur leurs étagères, je la salue et quitte la salle pour retourner prendre l'ascenseur et me rendre au petit-déjeuner. On est au Jardin ce matin, il va falloir que je mange correctement.
*
Quand on arrive dans le Jardin, le temps n'est visiblement pas de notre côté. Il y a du vent et de la pluie. Malgré tout, les tireurs d'extérieurs s'entraînent comme si de rien n'était. Personnellement, je n'ai pas très envie de faire le parcours du combattant dans la boue et sous l'eau.
On s'approche en groupe et on aperçoit notre surveillant qui nous attend, un sourire en coin collé sur le visage.
— Votre première journée sous la pluie a l'air de vous plaire à voir vos têtes.
Il ricane rapidement avant de reprendre son sérieux.
— Le programme d'aujourd'hui, une nouvelle course d'orientation. Mais en équipe. C'est le même principe que celle où vous êtes seuls sauf que vous êtes deux ou trois. En l'occurence aujourd'hui vous serez par deux. La répartition se fait par tirage au sort.
