Noa pensait vivre sa vie de manière la plus classique jusqu'à ce fameux soir où elle s'endort et se réveille entourée de personnes en blouses blanches, dans un cerceuil. Prise de panique, les mots ne parvenant pas à franchir ses lèvres, elle voit un...
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Quand le grésillement maintenant familier du haut-parleur résonne, je ne m'attends pas seulement à un message nous souhaitant une bonne semaine d'entraînements. J'ai passé le week-end à penser à ma conversation avec L'Arbalète. Il avait l'air de savoir beaucoup de choses et quand je suis arrivée dans le Réfectoire en voyant toujours les mêmes visages, pas un de moins, ça a confirmé ma pensée.
— Bonjour. Je m'adresse ici aux Nouveaux Éveillés. Vous étiez vingt-trois et n'êtes maintenant plus que dix. Félicitations, vous avez fait le plus dur et avez su nous prouver votre volonté de réussir. Cependant, il vous reste une dernière ligne droite avant votre intégration dans une Unité. Cette semaine sera pour mes collègues et moi décisive pour savoir où est votre place au sein de notre cause. Nous vous encourageons à encore vous surpasser et à donner le meilleur de vous-même. Bon courage.
Le message terminé, je n'arrive pas à finir ma tranche de brioche et la laisse sur le côté. Je débarrasse mon plateau et remonte dans ma chambre pour finir de me préparer. Je suis un peu déboussolée par ce que la Dirigeante a dit. Elle n'a pas du tout parlé des bannissements ou de ce qu'il était advenu des autres Nouveaux. J'ai aussi du mal à me dire que c'est la dernière semaine d'entraînements en solo et avant la Répartition. Lundi matin, les Dirigeants auront fait leurs choix et je serai affectée dans une Unité. J'espère vraiment qu'ils auront su me cerner à travers mes réponses aux examens et aux tests pour m'imposer une filière qui me conviendra. En tout cas je pense que mon problème de vertige et le fait que je ne me maîtrise pas totalement en présence d'armes à feu auront éliminé le choix de l'Unité d'Élite. Je suis trop imprévisible pour le terrain ; surtout que parfois je n'arrive même pas à anticiper mes propres mouvements. Je serais plus un poids pour mes camarades, surtout que je ne les connaîtrai sans doute pas. J'ai toujours été mieux sur le plan intellectuel que physique. Apprendre des choses m'intéresse plus que courir après je ne sais quoi.
Quand je sors de mes pensées je me précipite vers les escaliers pour descendre aux entraînements. Ne pas avoir de montre ou d'horloge pour me repérer par rapport au temps finit toujours par me faire paniquer parce que je pense avoir perdu trop de temps à réfléchir et me poser des questions.
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Si je n'ai pas vu le mois passer, cette semaine a duré encore moins longtemps. Je ne sais pas si c'est parce que je me suis entièrement focalisée sur les entraînements pour y être investie à fond, mais quand je me réveille en réalisant qu'on est déjà samedi, un sentiment de panique me prend dans tout le corps. Cet après-midi sera le dernier des entraînements dans ces conditions-là. Et bizarrement je ne suis plus aussi désireuse d'être répartie. Si finalement je ne convenais à aucune de leurs Unités ? Dans la Simulation, mes seules préoccupations étaient mes études littéraires, les séries et la musique. Je n'ai jamais trop voulu m'intéresser à d'autres domaines, hormis l'Histoire ; j'étais partit du principe que si j'étais douée pour une chose, j'étais mauvaise dans tout le reste. Toujours une vision optimiste de moi-même évidemment...
