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      — Cette voiture n'est définitivement pas discrète

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      — Cette voiture n'est définitivement pas discrète.

      — En plus c'est Noa qui conduit alors que c'est clairement une voiture de mec.

      Evie se tourne vers Ash qui vient de refermer la portière et le dévisage d'un air consterné.

      — Parce qu'il y a des voitures de filles et des voitures de mecs ?

      — Disons qu'une voiture rose ce sera pas moi au volant.

      — Et maintenant les couleurs... Tu t'enfonces là.

      Après avoir remit les bretelles du sac à dos en place, Ash passe à côté d'Evie.

      — Et toi tu chipotes pour rien.

      — Tu sais que si je te mets une droite, que ce soit un poing de fille ou un poing de garçon, ce sera la même douleur ?

      Notre coéquipier lève les yeux au ciel mais n'insiste pas. Il sait qu'avec Evie il n'aura pas le dernier mot. Dans un monde normal, je pense qu'elle prendrait indéniablement part à la cause féministe. J'ai remarqué ce trait de caractère chez elle dès le début. Elle est toujours là pour remettre les garçons à leur place quand ils font une remarque rabaissante sur les filles. Par chance, c'est souvent maladroit venant d'eux et au fond ils nous considèrent totalement comme leurs semblables, sinon il serait certain que l'Unité connaîtrait des tensions.

      Cet après-midi on est en ville et il faut bien reconnaître qu'il est beaucoup plus agréable de se déplacer en voiture même si elle fait tâche dans le décor. On a plus besoin de prévoir un temps de marche et on peut pleinement prendre le temps de fouiller les bâtiments. La rue dans laquelle on est est une des anciennes rues commerçante de la Zone. Principalement des boutiques, des banques, de vieux hôtels, des immeubles ; enfin ce qu'il en reste évidemment. Evie est partit en repérage dans l'un d'eux pendant que Douze est entré par la vitrine cassée d'une boutique à côté.

      — Rien à signaler !

      Evie ressurgit à l'entrée de l'immeuble en nous faisant signe de venir. Ash tend son arme à L'Arbalète et récupère son fusil.

      — Douze !

      À l'entente de son nom, le concerné ressort de la boutique et se joint à nous au moment d'entrer dans le bâtiment. On marche vers l'endroit d'où nous a appelé Evie. Je reste en retrait derrière et serre mon fusil dans mes mains. Plus on avance dans cette ville, plus on se méfie de ce que l'on peut découvrir. On a déjà fait de mauvaises rencontres, il ne serait pas surprenant que la situation dégénère. Je ne suis pas encore tout à fait à l'aise avec les armes à feu si je n'ai pas de cibles en face de moi et je préfèrerais n'avoir qu'à utiliser mon couteau ou mes poings, mais comme me l'a répété Ash, rien ne vaut une balle, surtout pour les affrontements à distance.

      À peine entrée dans le bâtiment, l'odeur de cendre et de vieux brulé envahit mes narines et je ne peux pas m'empêcher de tousser. Dans le hall d'entrée, il y a des escaliers et un vieux couloir sombre dont on ne distingue qu'une vieille porte ballante au bout. Evie nous fait signe de partir vers la droite pendant qu'elle et Ash partent en direction des escaliers. L'Arbalète n'a pas l'air d'apprécier le fait qu'ils ne partent que tous les deux mais il ne dit rien. Douze prend l'initiative de passer devant pour longer le mur en prenant soin de faire le moins de bruit possible et en faisant attention où il met les pieds. Aucun de nous ne parle. Depuis le début, on a prit l'habitude de communiquer par gestes dans les bâtiments pour la discrétion. L'un des murs détruit laisse passer un rayon de soleil et j'aperçois mieux la porte au bout du couloir. Maxance me fait signe de le laisser passer et il part devant avec Douze.

      À quelques pas de la porte un bruit sourd se fait entendre. Je ne peux m'empêcher de sursauter et L'Arbalète plaque automatiquement sa main sur ma bouche pour m'empêcher de crier. Je le regarde d'un air désolé et il fronce les sourcils avant de me libérer. On avance encore plus doucement, sur la pointe des pieds car le moindre bruit pourrait nous trahir si un Dégénéré venait à rôder par-là. Le silence est lourd et pesant. Un autre bruit se fait entendre, une porte en métal qui claque. Je respire de plus en plus fort et je tente de me rassurer en me disant qu'il s'agit sans doute de nos coéquipiers à l'étage du dessus. Sans me regarder, la main de Maxance cherche la mienne et je sens ses doigts serrer mon poignet pour me rassurer rapidement et silencieusement. Je me concentre sur mes pieds, sur le bruit du cuir que font mes rangers quand j'avance et j'ai l'impression que l'on entend que ça. On se rapproche de la porte, je sens L'Arbalète se préparer à tirer au besoin, Maxance relâche mon poignet et redresse son pistolet - son fusil ayant un soucis technique, il l'a laissé à la maison - devant lui, j'en profite pour également prendre en main mon arme.

      J'ai à peine le temps de relever mon fusil que je trébuche et fonce dans le dos de mon coéquipier. Je suis prête à lui crier dessus pour savoir la raison du pourquoi il s'est arrêté en plein milieu ; mais je redresse la tête et n'ai pas le temps d'apercevoir quoi que ce soit que des coups de feu se font entendre de tous les côtés. Ils sont là.

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REALITY - Tome 1 ; (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant