Noa pensait vivre sa vie de manière la plus classique jusqu'à ce fameux soir où elle s'endort et se réveille entourée de personnes en blouses blanches, dans un cerceuil. Prise de panique, les mots ne parvenant pas à franchir ses lèvres, elle voit un...
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J'attendais ce moment avec impatience mais tout d'un coup, une fois assise dans le 4x4 en route vers la Zone 6, l'angoisse monte et je me sens stressée.
— Noa.
Je relève la tête vers Evie.
— On est au courant. Pour la Zone 6.
Inconsciemment je me retourne vers Maxance. C'est lui qui a dû leur en parler et il a même dû le faire dès que l'on a vu la carte. Vu les cachotteries qu'il a réussi à faire avec Ash sans qu'on les soupçonne, ça ne m'étonnerait pas.
— Ce n'est pas chez toi. Tu le sais ça ? Tu as vu à quoi ressemblait la ville jusqu'ici. La Zone 6 n'est pas mieux. Il ne va pas y avoir un retournement de situation où tes parents t'attendent sur le pas de la porte. C'est peut-être même pas les mêmes rues, peut-être que la tienne n'existe même pas.
— Pourquoi vous faites ça ?
— Depuis le début c'est compliqué pour toi. Ton intégration n'a pas été sans mal. On sait qu'au fond de toi tu continues de penser qu'il y a une solution. Mais elle ne sera pas dans la Zone 6. On veut juste que tu sois préparée pour ne pas être déçue.
— Vous n'avez pas besoin de me ménager.
Je dis ça d'un ton presque méchant mais pour le coup je suis agacée. J'ai vu d'autres Zones. Je me suis entrainée, je suis dans une Unité d'Élite, je pense être assez lucide pour qu'ils n'aient pas besoin de faire semblant d'être gentils en me regardant comme si j'étais trop naïve.
Le véhicule s'arrête et je descends la première. Je me repère directement. Mon quartier est à deux pas d'ici. Le paysage est le même que partout mais ce que je ressens est différent et j'essaie de ne pas le montrer. J'entends les autres descendre derrière moi. Sans leur demander leur accord, je décide de prendre en main l'expédition d'aujourd'hui. Je vais leur montrer qu'ils n'avaient pas besoin de me faire leur scène d'inquiétude.
— Il y a une école primaire normalement (j'insiste sur le mot) à un kilomètre vers le Nord-Est. À côté il y aussi un cabinet médical. Ça nous occupera une bonne partie de la matinée.
Ils ne répondent pas, prennent les sacs et on part.
*
On marche depuis une demi-heure quand on arrive. Comme d'habitude, L'Arbalète retrouve son côté de meneur et prend la tête une fois arrivé devant le bâtiment. Je pense que si on ne connaît pas le quartier, il est difficile de deviner l'utilité du lieu.
— On se sépare mais avec seulement une pièce d'intervalle. On ne prend aucun risque.
