— Les genoux ! Brise-lui les genoux !
Essoufflée, pliée en deux, les mains sur les cuisses : je n'en peux plus. Ça fait trois semaines que Maxance et moi avons rejoint notre Unité. Trois semaines que mon corps tombe littéralement en ruine ; chose que je ne pensais pas possible. Je pensais avoir vécu le pire pendant les premiers mois mais j'ai été bien naïve. Les membres de l'Unité ne nous laisse aucun répit. Je comprends mieux ce qu'ils voulaient dire quand ils parlaient d'entraînements beaucoup plus intensifs.
La première semaine a été centrée sur l'observation ; eux nous ont observés et nous les avons observés. On a pu chacun voir dans quel domaine chaque membre était le plus à l'aise et, si ils excellent partout, j'ai pu remarquer que Douze tient et maîtrise une arme à feu comme une peluche, Ash a une endurance qui me donne le tournis, Evie est très agile en combat rapproché, ce qui l'aide beaucoup pour le lancer d'arme blanche et évidemment c'est sans surprise que L'Arbalète maîtrise le tir. Quant à eux ils ont passé du temps à nous regarder sans rien dire et en chuchotant entre eux. Puis pendant une réunion de l'Unité, on se retrouve toujours dans le même bureau que le jour de la Répartition, ils nous ont dit ce que l'on devait améliorer. Depuis on s'entraîne tous ensemble, de manière intense et les efforts payent. On découvre nos nouveaux coéquipiers et on se découvre à travers eux. Le lien qu'ils ont établit s'éclaircit petit à petit à nos yeux. Maxance trouve cela bizarre parfois. Il ne comprend pas comment ils peuvent être aussi complémentaires. Moi je ne cherche pas à comprendre parce que je pense que quand ta vie dépend des gens avec qui tu es, tu ne réfléchis pas et tu n'as pas le choix que de leur faire confiance. La confiance. C'est une notion assez complexe. La première chose que l'on m'a dite et conseillée ici c'était que ça n'avait pas sa place. Mais la base même de l'Unité d'Élite c'est ça. Il faut avoir confiance aveuglément envers les gens qui la forment. C'est quelque chose que j'ai encore du mal à assimiler mais je ne le montre pas. J'essaye de ne pas psychoter sur le fait qu'ils peuvent nous trahir, que c'est peut-être une mise en scène...
— XX96-15 bouge-toi !
Je cligne des yeux et sors de mes pensées en marmonnant. Douze est celui qui montre le moins ce qu'il ressent. Il est froid et distant, ne parle pas beaucoup - sauf pour être négatif ou sarcastique -, lève les yeux au ciel quinze fois par heure et se renferme dès que les entraînements sont finis. Il nous appelle par notre Matricule à chaque fois qu'il considère qu'on n'est pas assez attentifs ou investis, autant dire la plupart du temps. Pour lui, tout doit être millimétré, on n'a pas le droit à l'erreur ; comme si on jouait notre vie. C'est également assez étrange de voir le respect qu'ont les autres membres envers lui alors qu'il est le plus jeune.
— Je ne vois pas comment je peux avoir le dessus sur L'Arbalète.
— Les genoux. Tu es petite, tu tomberas sur des gens plus grands la plupart du temps. En les atteignants derrière les genoux ils seront forcés de se plier en deux. Donc plus faciles à atteindre.
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REALITY - Tome 1 ; (TERMINÉ)
Science FictionNoa pensait vivre sa vie de manière la plus classique jusqu'à ce fameux soir où elle s'endort et se réveille entourée de personnes en blouses blanches, dans un cerceuil. Prise de panique, les mots ne parvenant pas à franchir ses lèvres, elle voit un...