Le titre est illustré par la photo d'un ordinateur dont les écrans montrent des images provenant de caméras dissimulées à l'abri des regards : dans des lampadaires, des poubelles ou des panneaux de signalisation

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      Le titre est illustré par la photo d'un ordinateur dont les écrans montrent des images provenant de caméras dissimulées à l'abri des regards : dans des lampadaires, des poubelles ou des panneaux de signalisation. Les autres articles je les ai lu en diagonale. Celui-ci je prends le temps de le lire d'un bout à l'autre. Alors c'est ce logiciel que les gouvernements ont développé et se sont partagés dans le plus grand silence pour surveiller pleinement les populations. Des caméras, les « yeux du monde » comme ils l'appellent, ont été installées partout. Dans les villes, les villages, les bâtiments. Les personnes ayant un profil dangereux ou suspect été surveillées à chaque heure de la journée pour éviter qu'ils dérapent et que l'on puisse faire intervenir des agents pour les recadrer si jamais. Des centaines de personnes dans chaque pays ont été engagées après plusieurs tests permettant d'assurer leur neutralité pour travailler avec VISION. Postées derrière des écrans, leur travail était de signaler tout comportement suspect. Puis un jour, ça a dérapé. Il y a eu une fuite, une taupe qui a confirmé la présence du logiciel.

      Les gens ont commencé à psychoter en regardant partout autour d'eux dans la rue, au supermarché, chez eux... Personne n'osait vivre normalement, sans se soucier de rien. Ils avaient peur d'être arrêtés à la moindre erreur, même minime. La plupart du temps ils restaient cloitrés chez eux et ne sortaient que pour aller travailler dans la crainte. À vouloir être trop vigilants, les gouvernements ont laissé leur attention se détourner de certains objectifs et la peur a entrainé les premiers marchés noirs d'armes pour que la population ait de quoi se protéger. Les gens s'accusaient entre eux de complicité.

      2072, attentat dans la ville de Tokyo lors de l'exposition universelle. Seulement un millier de personnes a survécu. Les images font froid dans le dos. Le bâtiment est ravagé, des gens courent et la terreur se lit sur leurs visages. Les forces de l'ordre n'ont pas trouvé qui était à l'origine des bombes posées. Ce premier attentat a été le début des conflits. Les populations ont commencé à accuser leurs gouvernements. Une question se répétait : comment ces terroristes avaient-ils pu échapper à VISION ?

      Je m'apprête à tourner la page mais un toussotement me fait sortir de ma lecture. Miss Marjanne regarde en direction de la pendule. L'heure du dîner. Je ne peux pas partir sans apprendre ce qu'il y a eu ensuite ; comprendre comment le monde a connu cette fin.

      Je me lève, range l'ouvrage sur les complots et prends les trois derniers qui m'intéressent plus celui que j'ai déjà. Posés sur le comptoir je les avance vers la bibliothécaire qui, comme la dernière fois, met un moment avant de me regarder.

      — Je peux vous aider ?

      — Je veux emprunter ces ouvrages.

      Je vois dans son regard qu'elle a l'intention de dire non, mais avant qu'elle ne le fasse je reprends la parole,

      — Seulement pour la nuit. Je vous les ramène avant le petit-déjeuner. S'il vous plaît.

      — Non.

REALITY - Tome 1 ; (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant