Noa pensait vivre sa vie de manière la plus classique jusqu'à ce fameux soir où elle s'endort et se réveille entourée de personnes en blouses blanches, dans un cerceuil. Prise de panique, les mots ne parvenant pas à franchir ses lèvres, elle voit un...
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— Matricule XX96-15, veuillez vous rendre au Réfectoire dans 20 minutes.
Je grogne et enfouis ma tête dans l'oreiller. Cette voix est insupportable.
— Matricule XX96-15, veuillez vous rendre au Réfectoire dans 20 minutes.
— Ça va, j'ai compris. La ferme.
Le matin je me lève toujours au dernier moment pour dormir le plus longtemps possible. Il ne me faut pas beaucoup de temps pour émerger et être d'aplomb. En revanche, je supporte rarement - pas du tout en réalité - que l'on me parle. Je sais que je ne vais pas supporter longtemps cette voix robotisée, mais je pense que je ne vais pas avoir le choix que de devoir m'y habituer.
Je prends le temps de m'étirer avant de me lever. Comme d'habitude depuis que je suis ici, je regarde autour de moi pour vérifier que rien a changé au cours de la nuit. La nuit. Je repense à mon cauchemar de la veille et un frisson me parcourt. Tout avait l'air si réel. Je peux encore ressentir la pression du choix que l'on m'a demandé de faire. Choisir entre mes parents et Alexander. J'ai déjà du mal à choisir entre les plats au restaurant alors choisir qui doit vivre. Devoir tuer quelqu'un. Quelqu'un que j'aime. Et même si ça avait été une personne que je ne connais pas ou que je n'aime pas, je n'aurais pas eu le courage. Je pense que pour tuer quelqu'un ou même juste un animal, il ne faut pas être humain. Ou sans coeur.
Pour m'éviter de trop penser, je me dirige vers la salle de bain pour me passer de l'eau sur le visage et retirer mon pyjama pour m'habiller. Je remets les vêtements d'hier, en changeant seulement les sous-vêtements. Je ne doute pas qu'ils apporteront du change ce soir ou demain. Une fois mes cheveux attachés, j'enfile mon sweat et me dirige vers la porte. Comme la veille, sans surprise je la trouve ouverte. Cette fois je me rends devant l'ascenseur avec une petite appréhension, si jamais il ne s'ouvre pas je ne suis pas sûre de réussir à retrouver mon chemin. Mais à mon soulagement, les portes s'ouvrent sur la même cabine futuriste que la veille. J'y pénètre et cherche où appuyer. Il n'y a pas de boutons mais un écran, que je devine tactile, à droite de la porte. J'appuie au milieu et un rectangle rouge s'affiche avec les mots « EMPREINTE ERRONÉE ». Je retire ma main et attends que ça revienne à la normale, puis je tente de poser mon pouce dessus. Un bip retentit, qui me surprend, et mon Matricule apparaît en vert. Là, deux icônes apparaissent à leur tour. L'un avec un lit et l'autre avec des couverts. Je comprends que le premier correspond à mon étage et le deuxième au Réfectoire. Je clique dessus et les portes se referment pour descendre. Le Dirigeant avait raison, je n'ai pas le droit à tous les étages, seulement ceux que je connais.
Quelques minutes plus tard les portes s'ouvrent sur un couloir. Pendant un moment j'ai peur de m'être trompée mais j'entends un brouhaha lointain qui me rappelle celui d'hier quand je suis entrée dans le sas. J'avance vers la porte et avant que je puisse l'ouvrir, deux filles d'une dizaine d'années arrivent de la gauche et entrent. J'attrape la porte à la volée et je me retrouve sur l'une des passerelles. Une fois l'escalier descendu, je me dirige comme la veille vers les plateaux. Encore impressionnée par tout le choix proposé, je ne sais pas quoi prendre. J'opte finalement pour un bol de céréales, un verre de jus d'orange et deux tranches de brioche. La dame ne fait toujours pas attention aux jeunes qui passent devant elle alors je continue mon chemin et vais m'asseoir à la même place qu'hier.