REALITY - Tome 1 ; (TERMINÉ)

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      Je coupe le contact et descends de la voiture, abaissant le siège pour que les garçons puissent descendre à leur tour. Evie et L'Arbalète suivent le mouvement. Ma coéquipière regarde d'abord la voiture, puis les garçons et moi.

      — Jaune ? Vous pouviez pas trouver plus discret ? Voir même plus grand ?

      — C'était l'une des seules voitures en état. On n'avait pas le temps pour faire notre shopping. Ne fais pas la fine bouche.

      L'Arbalète rentre directement dans la maison et on le suit. Evie est la première à parler une fois que l'on est tous dans le salon.

      — C'était quoi ça ?

      Voyant qu'il ne réagit pas, elle insiste.

      — Pourquoi tu n'as pas bougé ? Et tiré ? Tu te rends compte ? Ils étaient armés aussi ! L'un d'eux était juste en face de toi.

      — C'était mon frère.

      Le silence qui suit ses paroles est empli d'incompréhension. Evie fronce les sourcils mais c'est Ash qui prend la parole.

      — Pardon ? Ton quoi ?

      L'Arbalète relève la tête et nous regarde un à un.

      — Mon frère.

      — Quoi ? Que- Comment ça, ton frère ? Comment il pourrait être ici ?

      — La question surtout c'est : depuis quand toi, tu as un frère ?

      Il passe une main dans ses cheveux avant de s'asseoir dans le canapé, la tête dans les mains. C'est la première fois que je le vois comme ça. Il est déboussolé et vulnérable. Son regard est à la fois vide et apeuré.

      — Je ne sais pas. Je... (Il secoue la tête) C'est pas possible.

      — L'Arbalète.

      — Il a été banni.

      Nouveau silence. Je ne suis pas sûre de comprendre et comme si il lisait dans nos pensées, il continue.

      — Asseyez-vous.

      Evidemment on ne met pas longtemps à s'exécuter.

      — XY766-89, ma période de Simulation prenait place pendant la Révolution française.

      Rien qu'avec ça je comprends mieux son accent que je n'avais pas réussi à identifier lors de notre première rencontre et aussi les expressions étranges qu'il peut avoir parfois. Mais aussi la maturité qu'il dégage pour son âge. Et son arme, évidemment.

      — J'étais à la tête d'un groupe d'émeutiers avec un garçon de mon quartier, mon frère s'était engagé du côté du roi. Le jour de la prise de la Bastille on s'est retrouvé face à face et...

      Il met un moment avant de poursuivre comme si il revivait la scène en même temps qu'il la racontait et qu'il en ressentait toutes les douleurs.

      — Il m'a tué, sans ciller. C'est mon élément déclencheur. Quand je me suis réveillé, j'ai demandé où était mon frère. On m'a dit qu'il n'avait pas survécu. J'ai pensé qu'il n'existait pas au début, comme le reste de la Simulation. Mais j'ai compris plus tard que si, il était dans la Réalité aussi mais qu'il était dangereux dans la Simulation, que son acte envers moi avait signé son Bannissement avant même qu'il soit réveillé. Je le pensais mort. Mais il était là depuis tout ce temps.

      Et dans le silence qui suit, seules nos respirations se font entendre. On comprend tous petit à petit ce qu'il se passe ici. Les Dégénérés, ce ne sont pas des zombies. Ce sont les bannis. On ne les tue pas. On les jette dans les Zones interdites et ils deviennent ces monstres sans humanité qui ne pensent qu'à tuer. Leurs différences, leurs déficiences qui les rendaient dangereux pour le Bâtiment ont prit le dessus et ils ont perdu toute humanité. Personne ne s'occupe d'eux. Ils retournent à l'état primitif. On est là pour en débarrasser la ville. Ce n'est pas le Bâtiment qui le fait. C'est nous. Et on a commencé depuis qu'on a posé le pied dans la Zone 7.

💥💥💥

(en exclusivité le frère de L'Arbalète)